Summer Breeze 2015-Suicidal Angels -8

Samedi 15 Août – Trois jours se sont écoulés, c’est fou comme le temps passe vite ici ! C’est malheureusement la dernière journée, toutes les bonnes choses ont une fin. Cela dit, il reste plus de 15 heures de concerts et j’ai bien l’intention d’en profiter et m’embarque dans une ultime traversée du camping en direction du site, en route vers la Pain-Stage.


MAJESTY

Aujourd’hui la programmation sera plus éclectique, contrairement au jeudi où le thrash était à l’honneur. C’est sur une note power/heavy que débute cette journée avec Majesty. Actifs depuis 98, les allemands s’inspirent de groupes tels que Manowar et ont sorti leur 9ème album Generation Steel dont le backdrop habille la scène. 11h50, Tarek Maghary, Robin Hadamovsky, Emanuel Knorr, Alex Voß, et Jan Raddatz, montent sur les planches et ouvrent tranquillement les hostilités avec Hawks Will Fly. Le second titre Fields of War est plus pêchu, tempo rapide et riffs ravageurs, du bon power metal épique comme on l’aime! Le public est assez calme mais les poings se lèvent lorsque le refrain de Haws Will Fly retentit. Scéniquement, ce sont les deux guitaristes, le souriant Robin et le petit nouveau Emanuel (membre permanent depuis peu) qui se démarquent par leur attitude, venant flirter avec le public et jouant avec une maîtrise certaine. Alex s’éclate, un petit coup de headbanging par-ci par-là tout en grattouillant sa basse. Jan, hyper expressif, frappe ses fûts avec fougue, il envoie ! Tarek, chante avec une justesse impeccable. Globalement, le show est bon, les refrains éloquents et les rythmes entraînants sont efficaces. Le show s’achève comme il a commencé… en douceur avec Metal Union et sa belle mélodie. Une bonne prestation, mais je pense que dans un cadre plus intimiste, où la proximité avec le public serait possible, Majesty pourrait carrément mettre le feu.


BE’LAKOR

Je rejoins la Main Stage pour un changement de style radical avec Be’lakor. Les festivaliers sont nombreux face à la scène, le groupe est clairement attendu. Les jeunes australiens, ayant aujourd’hui acquis la maturité d’une dizaine d’années d’expérience font leur entrée, acclamés par la foule. Steve Merry plaque les premiers accords d’In Parting sur son clavier. Le son des guitares s’élèvent, la batterie claque et George Kosmas pousse la voix… Nous voici plongés dans l’univers melodeath de Be’lakor. Le chanteur annonce Countless Skies, les clappements de mains des spectateurs résonnent sur le site du Summer Breeze. Le guitariste Shaun Sykes est remplacé par Matt Dodds, Jimmy Vanden Broeck est à la batterie et John Richardson à la basse. Leur musique assez progressive est pleine d’intensité avec des harmonies très techniques mêlées à des riffs véloces, plus agressifs, qui vous envoûtent. La frappe de Jimmy est franche et les coups de double pédale assassins. Les mélodies sont sublimées par le clavier. George assure vraiment, aussi bien à la guitare que vocalement, son growl est absolument divin. Le public est captivé devant ce show superbement exécuté. Je pense néanmoins qu’il aurait été judicieux de le programmer la nuit, de belles lights auraient été la cerise sur le gâteau. A revoir car je ne pourrai pas rester jusqu’à la fin, il faut filer en direction de la T-Stage pour le concert de 13h.


MILKING THE GOATMACHINE

Milking the Goatmachine, voici un groupe que je m’étais promis d’aller voir. En effet, ce n’est pas tous les jours que des chèvres originaires du Goataragua montent sur scène. Une chose est sure, c’est que ces mecs sont bourrés d’humour, mais attention, faire les cons ne veut pas dire faire de la mouscaille ! Nous rentrons direct dans le vif du sujet, le quatuor nous balance Blow Your Sneakers. Mélodies thrashy, blast beats destructeurs et chant guttural, on s’en prend plein la face d’entrée de jeu. Mais que vois-je ? C’est Goatleeb Udder, le batteur qui chante, à savoir qu’il joue également guitare et basse en studio, impressionnant ! Ils enchaînent avec In Woods of Unsuspected, si la cadence reste très thrash, le reste est carrément death avec un growl ultra puissant et des riffs aussi gras qu’incisifs. On est parti pour une bonne séance de headbanging, accompagnée d’un joli wall of death, lui-même suivi par une série de circles pit. Ambiance de folie dans le public mais aussi sur scène, Goatfreed Udder, Lazarus Hoove et Steve Shedaway aux guitares et à la basse parcourent la scène de long en large, venant même flirter avec les photographes. Milking the Goatmachine fait aussi dans le grind avec le cri du cochon qui va bien (une chèvre qui fait le porc, c’est original). On retrouve la touche humoristique dans les titres tels que Only goat can judge me, Milk me up before I gogo, Mrs. Goatfire (Nanny of the Damned) et même Goat on the water… vous reconnaissez les références ? J’ai bien ri et j’ai la nuque déboîtée, les hommes aux masques de chèvres m’ont mis la branlée ! Je vous conseille l’album Goatgrind sorti en juin dernier.


THE DUSKFALL

14h15, ce sont les suédois de The Duskfall qui prennent la suite. Formée en 1999, la bande splittait en 2008. C’est finalement en 2014 que nous apprenions la reformation de ce groupe de death metal mélodique, ainsi que la sortie d’un nouvel album, Where the tree stands dead. Le chapiteau n’est pas très rempli quand les musiciens s’approprient la scène. Les festivaliers sont majoritairement devant la Main-Stage où joue Betontod (je n’aime pas du tout, mais le public allemand raffole de sa scène locale). De notre côté, l’énergique Agoraphobic et sa rythmique endiablée retentit à pleine puissance. Le son est fort mais néanmoins toujours parfaitement réglé. Les deux guitaristes Mikael Sandorf et Ronny Edlund jouent avec une facilité presque déconcertante livrant des riffs véloces fluctuant avec de somptueuses parties mélodiques. Fredrik Andersson envoie la purée derrière sa batterie, ses coups de double pédale sont dévastateurs. A l’avant, le nouveau bassiste Anton Lindbäck est hyper souriant, ça fait plaisir à voir ! En revanche, Magnus Klavborn donne l’impression d’être l’homme le plus malheureux du monde. Certes le mec maîtrise son chant, mais sa mine dépitée n’est vraiment pas attrayante. Des problèmes techniques viendront perturber le set, mais les musiciens ne se débinent pas enchaînant, Case closed, To The pigs pour finir sur Farewell. Un show qui aurait pu être top si l’envie avait été là. C’est la deuxième fois que le groupe jouait avec ce line-up, le stress peut-être ? En espérant que le chanteur soit plus agréable la prochaine fois…


SUICIDAL ANGELS

La demi-heure qui s’écoule semble durer une éternité, je trépigne d’impatience ! Et pour cause, c’est un de mes groupes de thrash favoris qui va débarquer : Suicidal Angels. Le backdrop sur lequel est imprimée la pochette de leur dernier et excellent album Divide and Conquer est mis en place, l’heure approche… Les musiciens apparaissent et, comme toujours avec eux, c’est une entrée en matière brute de décoffrage qui se fait avec le titre éponyme du nouvel opus. Si, lors de leur passage à Toulouse en mars dernier, les grecs n’avaient pas semblé au top de leur forme (malgré un show parfaitement exécuté) là c’est tout le contraire. En effet, ils sont super souriants et Nick, le vocaliste, ne lésinera pas sur la communication avec les spectateurs. Bloodbath, Bleeding holocaust, Reborn in violence, les titres fusent et dans le public la température grimpe aussi très vite. Pogos, circles pit, wall of death, et slams, c’est l’anarchie dans le pit pendant qu’à la barrière ça headbang sec (et moi dont…) ! Il faut dire que l’on est très vite emporté par l’efficacité des compositions techniques et ultra solides. Orfeas, appliqué derrière ses fûts, nous projette du blast de compétition, c’est précis et féroce à la fois. Ses baguettes bien en main, il dévale les toms, faisant varier la cadence sans jamais flancher, bluffant comme toujours. Chris et Nick se partagent les soli de guitare, les riffs sont carrément caustiques et les mélodies 100% thrashy explosent. Aggelos s’affère à la basse, apportant ce qu’il faut de densité aux morceaux. Le chanteur est bien en voix, débitant les paroles avec une pointe d’acerbité que l’on retrouve dans son attitude, il est à fond dans son rôle. Vient Seed Of Evil et son refrain persuasif suivi de l’exaltante Control the twisted mind. C’est l’aliénation totale! Suicidal Angels m’a encore foutu une énorme claque.


DUST BOLT

Je manquerai la fin du concert car, si je suis fan de ce grand groupe de thrash, il y en a un autre dont je suis totalement gaga et qui va jouer sur la Camel Stage. Il s’agit de mes petits chouchous de Dust Bolt que je vois pour la troisième fois cette année, on dit bien jamais deux sans trois ? Les shows qu’ils avaient donnés à Toulouse et à Barcelone étaient tout simplement énormes alors autant en remettre une couche. Pas le temps de souffler, l’intro retentit pile au moment où j’arrive, la tornade Dust Bolt s’amène, soufflant Violent Abolition qui s’abat sur le public avec force. Let’s go ! Le tempo ultra rapide est propulsé par le fougueux Nico, tacatacatactac, il frappe sa caisse claire avec véhémence. Bene, lui, est déjà en train de courir dans tous les sens avec sa guitare, décidément il n’est jamais fatigué celui là ! Flo de son côté, fait vibrer les cordes de sa basse en rythme avec la batterie. Puis, Lenny, qui gère chant et guitare, gueule de toutes ses forces, c’est qu’il en a dans le ventre le bougre ! Awake the Riot, Soul Erazor… Dans le pit c’est aussi la folie, les thrashers s’agitent, les cheveux tournoient, les points se lèvent et ça chante. Et oui, ce n’est pas comme en France où les petits jeunes de Dust Bolt commencent à peine à se faire connaître, ici ce sont déjà des stars, une popularité bien méritée. Le quatuor est, comme à l’accoutumée, débordant d’énergie! Le trio qui s’affère en bord de scène alterne entre headbanging et petits sauts, tout en maîtrisant parfaitement l’exécution des morceaux. Ils finiront avec le combo foudroyant Toxic attack / Agent thrash. Les allemands jouent vite et fort, leur thrash brutal et impétueux nous emballe complètement : « Faster than you’ll ever get crushing your bones and bringing death. Agent Thrash! ». Voilà qui marque la fin de cette demi-heure, courte mais intense ! Ce fut bon.


RECTAL SMEGMA

Il est 17h30, je décide d’aller me marrer un peu en écoutant le grindcore des membres de Rectal Smegma. Quand tu vois le backdrop et que tu te sais que l’album sorti cette année s’appelle 69% of Porngrind, tu te doute que tu vas passer un doux moment à écouter des textes ultra poétiques, n’est-ce pas ? Les mecs débarquent, le chanteur, Yannic, est vêtu d’un simple short de bain et exhibe fièrement son torse où le mot « grindcore » est tatoué en gros, quant à son ami Baard à la basse, il a le froc trempé au niveau de l’entrejambe. 100% glam ! Parlons musique, qu’est-ce que ça donne ? Et bien très franchement, c’est vraiment sympa. Leur grind/gorecore est super groovy, les rythmiques punchy envoyées par Walter sont super entraînantes. Stijn, balance des riffs bien rentre-dedans, la basse apportant de la densité. Quand Yannic ne pousse pas des hurlements ou des cris de porc, il sait poser un bon chant death, il faut reconnaître qu’il gère bien les modulations vocales. Leur son bien grassouillet et pêchu donne à la foule l’impulsion pour s’activer. Le pit de la Camel Stage prend des airs de Warzone avec ses objets gonflables non identifiés qui volent au milieu des metalheads animés. Le grindcore made in Netherland, a fait son petit effet.


Il est temps de ralentir un peu la cadence, les journées sont longues mine de rien, il faut encore tenir jusque tard dans la nuit. C’est pourquoi je vais me poser un peu plus loin et boire une petite bière. Je m’assure d’avoir la Camel Stage en vue histoire de profiter un peu des concerts et notamment de Chapel Of Disease et leur bon death metal. Les allemands envoient la sauce, c’est très bon, à l’occasion il serait bien de les voir en salle. Petit tour aux stands de dédicaces où nous retrouvons Dust Bolt puis Dark Tranquility (sachant que des gens patientent dans une immense file depuis des heures et ne sont là que pour Nightwish, hallucinant!).


HATEBREED

20h20, maintenant requinquée, c’est l’heure de retourner se mêler à la foule qui s’entasse devant la Main Stage malgré la pluie qui commence à tomber. Présence justifiée par la venue des américains d’Hatebreed qui sont chaleureusement accueillis. Matt Byrne frappe ses toms, Jamey Jasta hurle : « You fucking bleed noooooow !” et bim! Ca démarre fort avec Everyone Bleeds Now et ses riffs ultra lourds. Pendant plus d’une heure le groupe va nous servir son bon hardcore puissant nous offrant une succession de tubes plus efficaces les uns que les autres : Honor never dies, Tear it down, Smash your enemies, Never let it die… Des morceaux qui ont l’effet d’une bombe et vont faire trembler le sol du Summer Breeze. On en prend plein les mirettes et instinctivement on se met en mouvement. C’est là que j’ai vu LA différence !
Petite (grosse), parenthèse. Le public est dense et éclectique : coreux, deathmetalleux, thrashers et même des fans de Nightwish ! Jeunes, vieux, allemands, et oh ! Je me retrouve à côté d’un français (pourtant si rares ici). C’est la première fois que je vois des personnes aussi soudées en festival, avec cette furieuse envie de partager un bon moment. Lors de l’arrivée massive des crowd surfers, une sorte de chaîne s’est mise en place de façon à les faire surfer en douceur (mode fourmis activé) ! J’étais là, sous la pluie, au milieu de milliers de gens, en train de sauter avec des coreux (qui contrairement à chez nous faisaient attention à ne pas vous mettre une patate dans le feu de l’action) et chacun avertissait son voisin pour rattraper les slammeurs. Cet élan de partage et d’humanité fait un bien fou !
Revenons à nos moutons, car pendant ce temps là, les membres d’Hatebreed se démènent, Jamey harangue la foule entre deux morceaux. Franck Novinec et Wayne Lozinac aux guitares ainsi que Chris Beattie à la basse ne sont pas en reste, ils nous envoient la purée ! Le temps passera très vite et le set s’achèvera avec Destroy Everything, et c’est le cas de le dire, ce fut une destruction massive. Le public scande le refrain : « Destroy everything, destroy everything, destroy everything, obliterate what makes us weak…” On jump, on danse, on chante, l’humeur est à la fête et l’ambiance est foutrement excellente ! Merci à Hatebreed pour ce bon moment.


SICK OF IT ALL

21h45, Dark Tranquility va commencer son set sur la Pain Stage mais je cours en direction de la T-Stage pour pouvoir prendre quelques photos de Sick Of It All et apprécier 2 ou 3 morceaux. Difficile de faire l’impasse sur l’un des pionniers du hardcore new-yorkais. Les joyeux lourons s’amènent et jouent les premières notes de Uprising nation. Oui tant qu’à faire, autant balancer un énorme tube d’entrée de jeu histoire de bien vous mettre dans l’ambiance. Le guitariste, Pete Koller est déjà en train de bondir dans tous les sens, nous éblouissant avec son sourire bright. De l’autre côté de la scène Craig Setari est concentré sur sa basse, toujours aussi efficace. Lou Koller, fidèle à lui-même est à fond, s’égosillant et remuant de tous les côtés. Le batteur, Armand Majidi est tout sourire et assure comme un chef, donnant la cadence de sa frappe sèche et robuste. Je reste le temps de Machete et Road less traveled avant de piquer en sprint pour retourner assister au show des suédois à l’extérieur.


DARK TRANQUILITY

J’ai loupé quelques morceaux et arrive alors que Dark Tranquility commence à jouer Trough Smudged Lenses. En voyant le décor et le jeu de lights, je reste bouche bée, moi qui les ai toujours vus en journée, c’est tout simplement sublime ! Des images sont projetées sur un écran géant placé en fond, la lumière rouge tamisée est rehaussée par des dizaines de spots de couleurs différentes, éblouissant… Je rentre directement dans l’ambiance. Il faut dire que la voix grave et surpuissante de Mikael Stanne me transporte à chaque fois, plus les années passent et plus son chant est divin. De plus, ce mec possède un charisme hors du commun, je suis encore subjuguée ! State of trust sera suivie de l’ineffable ThereIn, et cette fois la magie opère totalement. Le guitariste, Martin Henriksson délivre les premiers accords pendant qu’Anders Jivarp fait sonner son charley, puis, Stanne balance son growl déchirant et les « oh oh oh » font écho dans le public, frissons et larmichette garantis ! Après plusieurs concerts, les deux “nouveaux” Erik Jacobson et Anders Iwers respectivement à la guitare et à la basse sont maintenant bien rodés et les titres s’enchaînent avec fluidité. N’oublions pas Martin Brändstorm au clavier, souriant, il assure les parties mélodiques d’une main de maître. La setlist est plutôt bien articulée avec des compos récentes et d’autres plus vieilles. Quel bonheur de découvrir que la très belle Lethe tirée de The Gallery en fait partie. Ce n’est pas tout car Dark Tranquility nous régale, en suivant, de l’énormissime Final resistance de Damage Done. Ahhh mais que ce titre est génial en live ! Joie ! On replonge rapidement dans l’univers de Construct avec Endtime hearts, plus atmosphérique dont les riffs pesants placés avec parcimonie donnent de la consistance au morceau. Les suédois ne pouvaient pas partir sans interpréter l’une des chansons les plus efficaces de leur discographie, Misery’s Crown. C’est avec ce genre d’exercice que Mikael Stanne démontre son grand talent de vocaliste, fluctuant entre chant clair et voix death, et à chaque fois, il le fait à la perfection. Wow ! Encore un concert de malade, un show où tous les spectateurs sont en transe, transpercés par la beauté et l’intensité de cette musique que les artistes nous livrent avec générosité. Le somptueux jeu de lumières ainsi que la très bonne qualité du son auront permis de s’évader pendant plus d’une heure, transporté par Dark Tranquility.


INQUISITION

Retour sous le chapiteau, et ce, pour la toute dernière fois. Inquisition est un duo qui s’est formé en 88 en Colombie avant de s’expatrier aux Etats Unis. Incubus, à la batterie accompagné de Dagon, à la guitare et au chant apparaissent sur la T-Stage. Si tu ne sais pas que tu viens écouter du black metal, le total look cuir/rangers et corpse paint te le rappelleront sans soucis ! Pour le reste, le décor est minimaliste et nous verrons surtout des ombres baignées dans la fumée et une lumière sanguinolente. Dark quoi ! Musicalement c’est plutôt bon, les compositions sont intéressantes bien que l’on finisse par y trouver une certaine redondance. Parlons du chant, et bien ma foi c’est assez particulier puisque Dagon semble avoir avalé un didgeridoo « woa woa woa woa ». C’est déstabilisant au début mais on s’y fait et nous pouvons au moins affirmer qu’il possède un timbre rare ! J’ai apprécié le premier morceau Force of the floating tomb, fort dune intensité qui te retourne les tripes. Je retiens également Desolate Funeral Chant, les mélodies sont vraiment prenantes. Puis il y a des titres plus old-school comme Those of the Night avec de nombreuses variations, on passe d’une lenteur extrême à des accélérations folles rythmées par la double pédale et les coups de caisse claire. Dans le public c’est comme sur scène, on voit surtout des cheveux. Malgré la maîtrise technique et la richesse de certaines compos, le set d’Inquisition fini par être rasant, attention à ne pas nous endormir !


VENOM

Quoi de mieux que de terminer un festival en allant voir un groupe légendaire ? Ainsi, c’est Venom qui va investir la Pain Stage à 00h20. Là encore c’est entouré d’un magnifique décor que le groupe grimpe sur la scène avec, à sa tête, le vocaliste et bassiste Cronos. Les britanniques ouvrent les hostilités avec Rise, puis des flammes jaillissent et l’explosive Die Hard retentit. Pouah ! C’est énorme! (J’en oublie même que je suis mouillée et frigorifiée). Les riffs ravageurs délivrés par La Rage s’élèvent et résonnent sur le site du Summer Breeze. C’est ensuite l’incroyable Dante qui frappe le rythme marquant de l’intro d’Hammerhead, le public scande le refrain en chœur avec le chanteur « hammerheaaaaaaaad…headbanger ! » Venom met littéralement le feu (et je ne parle pas des effets de pyrotechnie qui subliment le show). Long Haired Punks… wow, ça décoiffe, je suis totalement scotchée c’est un truc de dingue!! Le batteur, qui n’hésite pas à vous en mettre plein la vue en brandissant et faisant tournoyer ses baguettes, fait fumer la double pédale. Le chant puissant du charismatique Cronos est sacrément bon. La Rage semble ne faire qu’un avec sa gratte, les mélodies filent à toute allure. Vous l’aurez compris, ce concert est une espèce de tuerie monumentale ! Les plus gros tubes tels que Countess Bathory ou encore Black Metal ne passeront bien évidemment pas à la trappe et la foule prendra un malin plaisir à s’égosiller dessus. La mise est scène est quasi parfaite, éclairages et pyrotechnie mettent en lumière ce trio influent. Venom viendra achever son spectacle avec In league with Satan et Witching Hour. Un set parfait, une véritable leçon de heavy metal: la baffe !


Je fais l’impasse sur Ghost Brigade, lessivée et surtout des étoiles plein les yeux grâce à ce show final magistral. C’est un peu triste mais comblée que je regagne ma tente, pour une ultime nuit au Summer Breeze.

Un festival de quatre jours, avec une programmation hors norme, une ambiance excellente, de la bonne bière et des campagnols partout. Nous avons eu la chance de pouvoir apprécier tous les concerts, peu importe les scènes, grâce à des techniciens au top qui ont géré aussi bien les réglages sonores que les lumières. Je n’ai vu aucun point négatif sur l’organisation si ce n’est le manque de point d’eau le premier jour. Les agents de sécurité ont également fait un super boulot…En bref, ce fut une très belle expérience que j’espère revivre l’année prochaine.

C’est ainsi que s’achève la 18ème édition du Summer Breeze


Jour 1Jour 2 Jour 3


Auteur et photos: Fanny Dudognon