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21 Juin 2015 – C’est parti pour la troisième et (malheureusement) dernière journée au Hellfest avec une programmation bien chargée, idéale en ce premier jour d’été et de Fête de la Musique. Le soleil est une fois de plus au rendez-vous avec une légère petite brise, nous avons vraiment beaucoup de chance cette année car la météo est au top ! Il est 10h15, les metalheads ne se sont pas fait prier pour se lever. Pour ma part, je ne souhaite manquer sous aucun prétexte le set d’Iron Reagan et me lance dans un sprint revigorant qui me fera arriver pile à l’heure !


IRON REAGAN

10h30, les thrashers, punks et autres festivaliers sont réunis devant la Main Stage 2, j’arrive l’haleine courte au moment où les premières notes de Cycle of Violence retentissent. Vous reconnaissez sans doute Tony Foresta, également vocaliste à la tête de Municpal Waste ainsi que l’un des guitaristes, Phil Hall. Ils sont accompagnés par Mark Bronzino à la guitare, Rob Skotis à la basse et Ryan Parrish à la batterie. Tu n’as pas bu ton café ce matin ? Don’t worry, Iron Reagan c’est plus efficace que la caféine pour se réveiller. On est parti pour une demi-heure de thrash crossover, ça joue vite, ça joue fort ! Le quintet nous balance pas mal de titres de leur album The Tyranny of Will sorti en 2014 : Miserable Failure, U lock the Bike Cop, Your Kid is an Asshole et le punchy I Won’t Go sur lequel le public lance un circle-pit. Les virginiens nous projettent leur musique en pleine face, les blast beat sont explosifs, les guitaristes gèrent les riffs rapides aux côtés d’un bassiste qui headbang à fond et d’un frontman souriant. Leur cover de Skull full of Maggots de Cannibal Corpse à l’effet d’une bombe et dans le pit c’est déjà la fiesta. Iron Reagan joue enfin l’excellent 4 More Years et Tony conclu le show avec une roue disgracieuse qui aura le don d’amuser la galerie. Un set impétueux qui met de bonne humeur ! On retrouve le groupe à l’Xtreme Fest le 18 juillet.


BIRDS IN ROW


LOST SOCIETY

La Main Stage 2 sera à 80% thrashy aujourd’hui, Lost Society arrive un peu avant 12h. Rappelons que le groupe s’est ajouté à la prog peu de temps avant le jour J afin de combler l’annulation d’Hirax. Pas évident de remplacer une pointure du thrash devant un public qui ne connait pas forcément les jeunes finnois. Très jeunes mais déjà très à l’aise sur scène, ils vont nous servir un set pour le moins décoiffant. Les morceaux comme KILL, Tyrant Takeover, Terror Hungry ou encore Braindead Metalhead ne peuvent pas vous laisser de marbre. Ossi fait fumer la double pédale et frappe ses fûts avec hargne, une rythmique doublée par les vrombissements de la basse de Mirko. Samy, accompagné de sa guitare, assure son rôle de frontman et hurle fervemment les paroles « terrrrrroooorrrrrrrrrr ». Arttu se donne également à fond, délivrant les riffs ultra mélodiques de façon presque désinvolte. Leur fougue vous emporte, vous incitant au brisage de nuques, slams, circle pit et pogos. Le vocaliste fera même une petite animation: il nous demande de nous baisser, le public se prend au jeu et tous les poings sont levés, hop ! jump collectif ! Le son un peu trop fort ne fera qu’accentuer le côté agressif des compos. On s’en prend plein les oreilles, une bonne prestation, les petits en ont dans le bide et leur technique est impressionnante. Un groupe que j’appréciais déjà en album dans la même veine que Dust Bolt ou encore Crisix. La relève thrash est assurrée !


CODE ORANGE

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Bienvenu sur la Warzone, au programme ce matin chaleur, guitare, bière et punk hardcore un poil décalé. Les jeunes de Code Orange nous rendent visite et vont s’imposer comme une bonne surprise de la matinée. Avec l’album I Am King, le quatuor avait posé un style dark, agressif et un peu décousu … Tout un programme donc, et c’est avec quelques a priori que j’abordais ce live. Comme quoi ça sert d’être curieux ! Le groupe va réussir à créer une ambiance mystique tout en assurant un jeu dynamique et violent comme on aime, hyper sympa ! Tout de noir vêtus, avec un chanteur également grand massacreur de fûts et une guitariste gueulante à la chevelure flamboyante, le groupe est  fascinant, et même si  ce n’est pas le set qui va électriser les mosheurs ce matin, la prestation est à saluer, à la sortie, tout le monde semble avoir pris son pied.


ETHS


THE HAUNTED

12h30, certains prennent leur pause repas, personnellement, ce que je vais manger c’est surtout du bon gros son bien bourrin! Le backdrop aux couleurs d’Exit Wounds, le dernier album de The Haunted, est installé. Au pied de la Main Stage 2, on se prépare pour une bonne dose de thrash/death made in Sweden. Jonas Björler à la basse et Patrick Jensen à la guitare, fidèles au poste depuis la création du groupe, débarquent. Ils sont accompagnés par d’anciens membres, le batteur Adrian Erlandsson et le vocaliste Marco Aro de retour en 2013, année où fut recruté le guitariste Ola Englund pour remplacer Anders Björler. Un line-up solide qui va tout déchirer, démarrant en force avec No Compromise suivit de 99 et Trespass. Le son est hyper bon, les riffs à la fois lourds, mélodiques et acerbes déciment la foule qui s’active instantanément. La basse gronde comme le tonnerre, les beats de batterie sont dévastateurs et le chant puissant de Marco est simplement parfait. C’est reparti pour le bal des tornades chevelues, et l’invasion des devil’s horns : Eye of the Storm, D.O.A, My Enemey…, cette musique prend aux tripes. Ce n’est pas Steve Souza (Exodus) qui dira le contraire, sur le côté de la scène, il est absorbé par le show, faisant du airdrum comme un gosse. Nous avons devant nous des musiciens, techniciens et showmen, le temps va passer à une vitesse incroyable et le public agité se régale. Anders, que l’on retrouvera avec At The Gates, vient jouer Hate Song aux côtés de ses anciens camarades pour notre plus grand plaisir. Encore un concert de folie, quel début de journée fabuleux !


RED FANG


DARK TRANQUILITY

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14h20, un petit coup de crème solaire et un petit massage de nuque, hop ! Nous sommes opé pour la venue de Dark Tranquility. Ah… les suédois dont je suis fan son de retour parmi nous au Hellfest, un lieu qu’ils affectionnent particulièrement. C’est d’ailleurs un Anders Jivarp fringant et souriant qui prend place derrière sa batterie, ses baguettes claquent, The Science of Noise, les autres musiciens arrivent. Puis, le charismatique Mikael Stanne fait son apparition, acclamé par la foule. Ce mec est un chanteur fabuleux, capable de moduler sa voix grave avec précision alternant chant clair et chant death robuste et tout ça, avec la banane durant tout le concert. La set-list permet de s’époumoner sur des titres cultes comme The Wonders at your Feet ou le sublime ThereIn mais aussi d’apprécier la qualité des nouvelles compositions tirées du récent Construct dont The Silence in Between ou State of Trust. Le mauvais réglage sonore ne rend pas justice au groupe, mais le quintet donne tout ! Niklas Sundin qui vient d’être papa est remplacé par Erik Jacobson (Deals Death) qui s’en sort très bien. La place de bassiste (inoccupée depuis est aujourd’hui tenu par Anders Iwers (Tiamat) posté à côté du guitariste Martin Henriksson toujours aussi efficace. Le public bouge bien et les fans seront comblés lorsque Mikael viendra au contact, accroché à la barrière (tout comme l’avait fait précédemment Marco Aro). Un set qui s’achève avec le somptueux Misery’s Crown. De toute beauté avec un Dark Tranquility plein de générosité, d’intensité et d’émotion, et ce, malgré le son plutôt moyen (qui s’est tout de même amélioré en cours de route). Bravo!


SNOT

Snot c’est ce genre de groupe qui aurait pu  atteindre les cimes convoitées d’une notoriété fulgurante si le destin ne l’avait pas littéralement pulvérisé en plein vol. Le groupe a été brisé dans son élan suite à la mort de son chanteur Lynn Strait, laissant pour héritage un unique album, Get Some (1997) et le souvenir pour les fans d’un des meilleurs groupes de nu metal de cette décennie. Mais comme certaines personnes ont parfois des idées de génie, les anciens membres se dégotent un nouveau chanteur en 2008 et repartent à l’attaque pour notre plus grand plaisir. Bon, un préambule un peu long, mais les musiciens le méritent,  puisque leur set sur la Warzone a été un des plus énorme de la journée. Avec un seul album à leur actif, la setlist est facile à établir : une entrée explosive sur le titre Snot, puis Joy Ride, I Jus’Lie (dédié aux demoiselles du pit), le culte Stoopid que personne ne peut suivre en gardant ses deux pieds par terre, et ça continue comme ça avec Tecato, Get some, Deadfall ou Snooze Button dans une décharge d’énergie qui ne faiblira pas. Le rythme est ahurissant, le remplaçant de Strait est parfaitement à son aise au milieu du groupe, son débit un peu Dub apporte une touche nouvelle aux compositions. On enchaîne riffs agressifs, pédale wah-wah, rythmes funky tout ça dans un esprit de baston que le public a capté à 100%, ça tape mais toujours avec un grand sourire. Un set excellent, à tous les niveaux, des musiciens au top et un enthousiasme partagé par tous. Un des grands souvenirs de ce fest pour moi.


EXODUS

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C’est parti pour la Main Stage ! Il est bientôt 16h, il fait chaud, on est tous épuisés … Mais bon c’est un gage de qualité qu’on rejoint, alors on se motive. Le groupe de thrash nous accueille avec Black 13 extrait de Blood in Blood out sorti en 2014 … Bon y’a pas à tortiller, ça envoie du steak : les américains sont déchaînés, et devant la scène le public se prépare de belles courbatures au cou pour le lendemain. Ce sont des titres cultes que le groupe va balancer l’air de rien à la tête des fans qui n’en peuvent plus d’excitation : Children of a Worthless God, Blacklist, Bonded by Blood, Toxic Waltz, un petit cover de Slayer avec Raining BloodGary on pense à toi – tout ça entrecoupé des pointes de l’humour un poil cinglant de Steve ‘Zetro’ Souza, que demander de plus ? La batterie explose presque sous la pression de la double pédale, les guitares dézinguent les sonos et le frontman s’éclate sur le devant de la scène. C’est sur Strike of the Beast que les californiens décident de nous abandonner … Grosse ambiance avant l’au-revoir final … Exodus en grande forme n’a pas déçu le fest ce dimanche.


A DAY TO REMEMBER

Sur les live reports on passe souvent des phrases du genre « transition un peu rude », surtout pour un festival où des groupes de style et de qualité différents se côtoient d’aussi prés … ça peut paraître un peu vide comme formule à la longue … MAIS LA  je pouvais pas trouver mieux …. A Day to Remember sur la Main Stage 1, juste après Exodus donc, ça va faire mal. Les metalcoreux tous droits venus de Floride se préparent avant d’entrer en scène, la moyenne d’âge devant la Main a baissé d’un sacré cran, et pour cause ce style est généralement prisé par les plus jeunes. Entrée des musiciens sur The Downfall of us et déjà gros problème pour moi : c’est faux ! La voix ne suit pas et dénote dans un style qui se veut puissant, et ça ne va pas s’arranger. 2nd Sucks, Right Back at it Again, City of Ocala, Have Faith in Me, All I want le groupe enchaîne les titres tout en chauffant un public déjà bien dedans. Ils dégagent certes une bonne énergie sur scène, mais les mélodies faciles et les faiblesses dans la voix m’empêchent de rentrer dans le set. Le live s’achève sur The plot to Bomb the Pandhandle et les fans sont tout de même comblés, personnellement je préfère passer à autre chose.


NUCLEAR ASSAULT

Après une absence pour cause d’interview, me revoilà à 18h devant cette Main Stage 2. Tu veux encore un peu de thrash ? Et bien tu es servi puisque après Exodus c’est au tour de Nuclear Assault. Pour le coup ça sera la déception car le son est simplement mauvais… Je me faisais une joie de voir ce groupe new-yorkais mythique des 80’s/90’s qui en a inspiré tant d’autres. Reformé en 2002 après quasi 10 ans d’inactivé, c’est une chance de les voir aujourd’hui se produire en France, peut-être pour la dernière fois. Le groupe nous envoie des tubes Critical Mass, Game Over, Butt Fuck, Wake Up, avec une envie et une énergie visible mais merde ! Ça pique les oreilles et ce n’est pas de leur faute. Le public n’est en outre pas hyper actif, seuls les puristes chantent et remuent la tête en souvenir du bon vieux temps. Le quatuor formé de Dan Lilker à la basse, John Conelly à la guitare et au chant, Scott Harrington à la guitare et le batteur Glenn Evans donne malgré tout son maximum. Heureusement la prestation est de bien meilleure qualité sur l’enregistrement Arte live, il est donc possible de s’offrir une petit séance de rattrapage.


CAVALERA CONSPIRACY

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18h40, comme toujours Max Cavelera reçoit un bel accueil lorsque il monte sur la Main Stage 1, les fans (que ce soit de Sepultura, Soulfy, Nailbomb…) répondent toujours présents. Pas de chichi, le show démarre en force avec « Babylonian Pandemonium, motherfucker, let’s go ! » hurlé par Max, suivi de Sanctuary. De la brutalité et du métoooool ! Le chant n’est pas parfait, mais je pense que la plupart des gens n’attendaient pas de miracle de ce côté-là. Le chanteur brésilien se la joue un peu cossard mais ne lésine pas sur la communication avec les festivaliers. Il introduit son frère Igor qui s’applique et tambourine comme un malade, puis nous envoie le son percussif de Terrorize. Le public est hyper réceptif et les pogos, circle pit et slams démarrent machinalement, ça fume déjà dans le pit. Impossible de faire l’impasse sur les projets annexes, Max Cavelera nous offre la quintessence de Sepultura et Nailbomb avec, entre autres, Refuse/Resist, Sum of Your Achievements ou Territory. Cette bonne ambiance se propage, finalement le chanteur reprend du poil de la bête de l’ensemble devient plus cossu. Cavalera Conspiracy s’avère bien plus entraînant que Soulfy (qui se produisait ici même l’an dernier). Marc Rizzo et Nate Newton respectivement à la guitare et à la basse jouent avec conviction et le son puissant est de bonne qualité. La foule est déchaînée ! Le final sur Roots Bloody Roots est explosif, le concert fut pour beaucoup une agréable surprise.


ALESTORM

Va falloir se faire à l’idée que les pirates sont en passe de devenir aussi cools que les vikings et désolée pour ceux que ça chagrine mais j’en veux pour preuve le passage d’Alestorm dans le Temple en ce début de soirée. Arrivée 30 minutes avant le début du live, la tente est presque inaccessible, 10 minutes après le début, la foule s’est accumulée jusqu’à la Valley et les stands derrière (pour ceux qui n’arrivent pas à se le représenter ça fait beaucoup de gens …). On se chauffe déjà avant que les écossais arrivent, ça promet ! C’est Walk the Plank que le groupe a choisi pour ouvrir le set, et bien sûr explosion, sur scène ils sont aussi à fond que le public, seul souci le son n’est malheureusement pas au top sous la tente. Ce groupe c’est un mélange de précision musicale ultime, les morceaux totalement épiques sont exécutés avec une maestria à saluer, et de 36ème degrés qui fait qu’ils frôlent la parodie en permanence. Du coup au milieu des titres à ambiance du genre The Sunk’n Norwegian, Shipwrecked, Magnetic North, That Famous ol’ Spiced et j’en passe, on se retrouve avec un frontman qui nous sort qu’on pue. Christopher Bowes, son chapeau, son T-shirt banane-canard et sa guitare-clavier se montre d’ailleurs peu mélodieux au niveau du chant mais c’est bien son charisme qui va mener le show du début à la fin. Gros tabassage collectif dans le pit, avec quelques pointes aux moments où le groupe nous délivre ses pépites les plus connues : Keelhauled, 1741 ou Drink réussissent à créer une mini hystérie devant la scène. On finit sur le hautement philosophique Rum avant que la formation ne fasse un dernier salut et laisse un public complètement séché s’extirper tant bien que mal de la tente.


LIFE OF AGONY

Il y a certains concerts auxquels on débarque sans s’être vraiment préparé, sans a priori et on est quand même surpris par ce qui se déroule devant nous. Le set de Life of Agony sur la Valley c’était un peu ce genre de concert. Le groupe culte au style difficile à répertorier va bouleverser un public absorbé avec des moreaux issus pour la majorité de leur premier album River runs Red. La formation n’a pas le passif le plus calme qui puisse exister, et c’est ce bagage qui donne toute la profondeur à leur performance. La frontman électrique Mina Caputo – anciennement Keith Caputo – libère une énergie qui retourne la tente, sautant sur ses fans aux bords des larmes, partageant un max ce moment qu’elle sait être exceptionnels pour beaucoup d’entre eux. This Time, Bad Seed, Method of Groove, l’excellent Lost at 22, Weeds tout ça s’enchaîne au milieu des solos de guitare millimétrés, des riffs bien lourds et de la batterie placée à la perfection. Un grand moment. Le quartet est au taquet, on ferme la marche sur Love to let you Down et surtout  l’hypnotisant Underground. Il faut toujours se laisser surprendre, la performance du groupe ce soir en est un bon exemple et le fest partira avec toutes ces impressions en souvenir.


LIMP BIZKIT

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20h45, il fait encore jour sur le Hellfest et on sent la fin du festival pointer son nez. Mais en attendant sur la Main Stage 1 c’est un monstre du nu-metal qui va tout démonter. Limp Bizkit fait descendre son backdrop : clown psychopathe. Wes Borland, guitariste, arbore le même costume, Fred Durst barbe taillée, casquette vissée, étincelant dans on ensemble blanc débarque. Premier morceau : Full Nelson, le ton est donné, le groupe a décidé de faire honneur à Chocolate Starfish, pour le plus grand plaisir des fans. Dès les premières notes c’est la guerre dans le pit, ça cogne, ça saute, on s’éclate et le rythme hyper tendu des titres ne laisse pas beaucoup de temps pour respirer. Heureusement Fred est là pour nous faire ses petites blagues, vrai MC sur-habitué aux grosses scènes, il n’hésite pas à ralentir le rythme pour mieux faire monter la pression au niveau du public, un public prêt à le suivre dans n’importe quelle situation puisque rien que le fait de s’asseoir a pour effet de faire s’asseoir le fest avec lui, et bien sûr jumps collectif à la clef. Seul souci pour moi, les transitions assurées par le DJ en place sur scène, vraiment superflues et qui pour le coup cassent le rythme sans rien apporter. En attendant les performances musclées des morceaux s’enchapinent, Hot Dog, Rollin’, Gold Cobra, My Generation, Livin’ it up … Et on est tous à fond en bas de la scène. Les gars sont capables de retourner la foule avec un flegme tout particulier, et le coup de grâce n’est pas loin, une petite reprise parfaite de Killing in the Name, il en faut pas plus pour créer un tourbillon au milieu des festivaliers, et puis si on finit sur My way, Break Stuff et Take a look Around comment dire … La folie. Tout simplement. Les gars ont assurés pendant plus d’une heure, Fred avec son débit placé à la perfection qui ne fait pas une fausse note du show, Wes qui assure reprises de Metallica sans sourciller, ce viol constant de la basse à 5 cordes de Sam Rivers et le défonçage de batterie de John Otto, malgré quelques soucis techniques ponctuels qui passent : au vu du reste on peut tout leur passer ce soir. Le live s’est déroulé à une vitesse ahurissante, pour conclure le show les techniciens nous balancent Stayin Alive, petit déhanché du chanteur en option … Un grand moment jusqu’au bout, merci !


AT THE GATES

21h35, un beau spectacle se prépare sous l’Altar avec la venue plutôt exceptionnelle d’At The Gates. C’est un combo gothembrougeois magistral qui s’offre à nous en ce dimanche 21 juin avec la présence simultanée de The Haunted, Dark Tranquility, In Flames et donc At The Gates. La swedish family qui prend plaisir à se retrouver et jouer ensemble. Nous retrouvons d’ailleurs les jumeaux Björler et Erlandsson qui s’étaient produits ce matin même au sein de The Haunted. S’il est l’un des précurseur de la New Wave of Swedish Death Metal et fut à son apogée dans les années 90, At The Gates s’éteignait en 96 (reformé en 2008 pour la tournée des festivals). Le groupe faisait son grand retour en 2014 avec At War With Reality. Un comeback inattendu qui fait qu’aujourd’hui les suédois sont attendu de pied ferme. La tension est à son comble dans le public circonspect, les suédois prennent place, dos à la foule, pendant que l’intro résonne.  Le set s’amorce franchement avec Death and the Labyrinth, gros riffs death et blasts robustes retentissent pendant que Tomas Lindberg nous projette son chant tonitruant à souhait. At The Gate nous offre un retour dans les 90’s avec des titres comme Slaughter of the Soul, Cold ou encore World of Lies (durant lequel Marco Aro se joindra au groupe). Du death mélo qui vous retourne le bide avec ses compositions où se mêlent mélodie, violence et technique. Martin Larsson et les frères Björler sont appliqués,  Adrian tabassent derrière sa batterie et Tomas qui saute dans tous les sens chante avec acrimonie et véracité. Dans le public, on savoure, les cheveux virevoltent et on brandit les poings. Un voyage au cœur du death mélodique, un show d’une heure, prégnant, d’une intensité troublante qui s’achève sur Blinded by Fear. At The Gates s’est révélé sous le regard d’une foule (peu nombreuse) conquise.


IN FLAMES

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22h00. Nous avions de bonnes raisons de penser que nous avions tout vu aujourd’hui tant la qualité de la programmation et des shows fut bonne. Et bien non ! In Flames va débarquer et va littéralement retourner le Hellfest. Au programme : une setlist à tomber, des musiciens dans une forme olympienne, un son et un jeu de lumière au top du top pour un parterre de festivaliers passionnés et enjoués. Les suédois sortaient Siren Charms l’an dernier, un 11eme album qui a fait débat entre les fans de la première heure et les plus jeunes. In Flames évolue, ça plait ou ça déplaît mais une chose est certaine, le groupe prend toujours autant de plaisir à jouer et ce plaisir, il sait le partager. C’est sous un soleil couchant que la foule s’amasse en nombre devant la Main Stage 2. Les mains se lèvent, les clameurs s’élèvent et les membres du groupe apparaissent sur une scène brumeuse et bleutée. Anders Fríden lance un « Are you with me ? » avant de nous envoyer Only For the Weak. Nous avons à faire à un quintet enjoué, au sommet de sa forme et une série de tubes va s’abattre sur le Hellfest. C’est sur Everything’s Gone, que le public s’anime vivement, un énorme circle pit prend forme, et les premiers « hey hey hey » résonnent. Anders prend la parole pour chauffer la foule comme il se doit, conviant les festivaliers à une orgie de slam  durant Bullet Ride, « Silent screaaaaminnnnng » wow c’est déjà la folie ! Les doigts de Björn Gelotte glissent avec une facilité déconcertante sur sa nouvelle Epiphone Signature Les Paul Custom qu’il exhibe fièrement tout sourire. Les riffs mélodiques joués par Björn et Niclas Engelin vous enivrent et la basse de l’imposant Peter Iwers apporte ce qu’il faut de consistance. Daniel Swensson est appliqué, sa frappe puissante et acérée donne le rythme. Enfin, Anders, ce vocaliste au grain de voix si particulier vous donne la chair de poule n’hésitant pas à sortir ses tripes et hurler sans retenue. Deliver Us, Cloud Connected, The Quied Place… Le show est grandiose avec ces 5 mecs passionnés, ce jeu de lights léché, un son parfait et un public totalement déchaîné formant même l’un des plus gros circle pits du festival sur Drifter. Take This Life et My Sweet Shadow clotureront ce set exceptionnel passé bien trop vite. In Flames a mis le feu au Hellfest, un concert inoubliable, l’un des meilleur de cette édition (que vous pouvez revoir sur Arte Live). SO FUCKING GOOD !


KORN

Dernier passage de cette édition du Hellfest sur la Main stage 1 et c’est ni plus ni moins Korn (vous rajouterez le R à l’envers dans votre cerveau) qui s’y colle. Encore une fois, le backdrop nous donne une petite idée de comment le live va se dérouler : pochette du premier album éponyme … On va y avoir droit. Et effectivement, on démarre sur Blind  et on va continuer sur ce CD pendant le presque totalité du show : Ball Tongue, Need to… Les fans sont aux anges. Davis, qui ne sortira son micro spécial qu’en fin de set, est à fond dedans, quitte à laisser de côté la communication avec le public, Fieldy traumatise sa basse aux cordes fluorescentes, Head fait tournoyer les dreads … ça envoie. Alors que les lumières hyper travaillées pour l’occasion nous plongent dans un décor de film d’horreur épileptique, la fosse se déchaîne. Et puis c’est le drame … LA coupure son qui fait mal, les garçons sortent de scène sur l’intro de Clown, et nous on sert les fesses, plus l’attente est longue, plus on se demande s’ils vont daigner revenir, ça ne serait pas la première fois qu’ils envoient tout balader…  Au bout de quelques minutes, grand retour du groupe, soulagement dans le public, et on reprend presque comme si de rien n’était. C’est à partir de ce moment que je suis sorti du concert et n’ai plus pu me remettre dedans, c’est le premier groupe qui subit un problème technique qui sort carrément sans un mot et sans une attention pour les festivaliers, une attitude qui m’a gêné, mais le reste du pit ne semble pas partager ce sentiment. Moshpit, Circle pit, slams, en bas de la scène ça fait mal, c’est la grosse explosion de violence à laquelle on pouvait s’attendre. Les musiciens sont de nouveau au taquet : Divine, Faget, Fake, Lies on reste sur leur lancée, tant pis pour ceux qui ne sont pas des fans absolus de cet opus et qui auraient aimé plus de variété dans la setlist. Il faudra attendre le rappel pour pouvoir entendre quelque chose de différent : Falling away from Me et Freak on a Leash accueillis avec joie et mandales, et bien sûr repris par tout le fest. C’est au final le choix des titres qui m’a le plus surpris dans ce live, mais malgré ces critiques le show était de qualité et c’était un beau cadeau pour finir le festival sur la Main 1.


SUPERJOINT RITUAL

Petit tour sous la Valley à 23h45 pour retrouver l’homme dont tout le monde parle, on dit même dire qu’il fait partie du décor, il s’agit bien sur de Phil Anselmo. Après avoir piétiné les diverses scènes du Hellfest avec Down et Phil Anselmo & the Illegals, le voici avec Superjoint Ritual pour la première fois en Europe. Un bon mélange de sludge bien lourd avec un peu de punk hardcore, de groove metal, du cri bien gras et du gros délire made in Anselmo. Pas de prise de tête, le chanteur nous raconte ses petites anecdotes, il se marre, l’ambiance est la fête sous la Valley. A ses côté on retrouve Joey Gonzales à la batterie, Jimmy Bowers (Down, Eyehategod) et Kevin Bond aux guitare ainsi que Stephen Taylor à la basse. Les américains nous balance des titres comme Oblivious Maximus, It Takes No Guts, Drug Your Life ou encore Fuck Your Enemy. C’est poisseux, ça grésille et visuellement c’est un peu tout et n’importe quoi, on croirait assister à une jam-session organisée par de joyeux lurons bien entamés. Dans le pit ce n’est pas mieux, après tout c’est la fin du fest alors pour se lâcher c’est maintenant ou jamais ! Slam, circle pit, pogo, on y va franco ! Du gros bordel, du gros son bien grassouillet sur lequel le chanteur gueule sans réserve, voilà ce qu’est un concert de SuperJoint Ritual : du grand Phil Anselmo !


IN EXTREMO

Dernier concert pour moi, qui se déroule sous la Temple de 00h50 à 1h50, dépaysement garanti en compagnie d’In Extremo. Le groupe ne passe pas souvent dans notre pays alors profitons de l’occasion pour aller se dandiner sur des airs de metal folkorique made in Germany. Ce sont donc pas moins de sept musiciens au look soigné qui montent sur scène, accompagnés de leurs instruments traditionnels. Le set s’attise au son des cornemuses, le bal s’ouvre avec Frei Zu Sein. Leur musique qui mélange folklore médiéval et métal indus est parfaitement taillée pour le live, nous sommes tout de suite plongés dans l’ambiance et quelle bonne ambiance ! Le vocaliste Michael Rhein animera et remerciera son public avec sincérité durant tout le concert. Zigeunerskat, Erdbeermund, Liam… sont sublimés par le son de la cornemuse, de la mandoline, de la harpe et aussi des flûtes qui résonnent dans toute la Temple. D’autres sont plus dansants comme Feuertaufe, la foule entonnera d’ailleurs des « wo ho wo ho »  à la demande du chanteur. Et puis, il y’a les titres plus électriques avec des riffs plus denses et une batterie un poil plus incisive comme Vollmond par exemple. Pendant ce temps là, les slammeurs passent tranquillement au dessus de nos têtes, la foule entonne les refrains et des « oh oh oh » par-ci par-là, en remuant têtes et corps. In Extremo nous envoie Küss mich histoire de se mettre bien et Ai Vis Lo Lop pour un final endiablé ! Un pure moment de convivialité qui permet d’achever cette fabuleuse édition du Hellfest 2015 en douceur et dans la bonne humeur.


NIGHTWISH

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Nous venions fêter les 10 ans du festival et nous avons été gâtés: des show monstrueux, un décor brillamment travaillé, une ambiance folle et conviviale, un feu d’artifice magistral et une organisation au top. Un grand merci à tous ceux qui travaillent comme des acharnés toute l’année et qui nous permettent de passer des moments inoubliables dans un cadre d’exception et un immense merci à toutes les personnes en charge de la sécurité qui font un travail merveilleux, merci aux challengers! Merci à Ben Barbaud et ses équipes, merci à Roger et tous les autres qu’on ne voit pas mais sans qui nous ne serions pas là. Un Hellfest 2015 qui s’achève, nous repartons absolument conquis pensant déjà à l’édition 2016, vivement!

Texte: Fanny Dudognon & Anaëlle Martin

Photo: Antony Chardon