Ensiferum - Xtreme Fest Samedi

Ensiferum

18 juillet 2015 – Il est 14h, nous voici de retour sur le site de Cap’Découverte, le temps de flemmarder  un peu pour certains et d’aller se baigner pour d’autres, avant le début des concerts gratuits sur la Monster Energy Stage à 15h.


Aujourd’hui, ce sont les toulousains d’Evilness qui lancent le top départ du jour 2. Ils entament le set devant quelques spectateurs, des gens qu’ils connaissent plutôt bien pour la plupart, des supporters qui ont eu le courage de braver l’insoutenable canicule. Le groupe est motivé et envoie son metal technique teinté de death, de core, de thrash… tentant d’animer le public assommé par la chaleur. L’absence de bassiste ne perturbe pas plus que ça, et le trio jouera entre autres Despised Decline, fera une reprise de Meshuggah bien appréciable et donnera l’occasion à notre Reaper international de pousser la chansonnette. Un set, délivré dans une ambiance familiale, conviviale.


Ce sont ensuite les locaux d’Oldskull qui montent sur cette même scène à 16h15. La dernière fois que je voyais les tarnais, c’était en mars dernier à l’occasion de la soirée Nuit en Enfer, et c’était bien sympa. Bonne surprise de les retrouver ici, pas très actifs concernant la partie studio, ils sont en revanche toujours efficaces sur scène, livrant leur bon death old school. C’est crasseux avec des riffs denses et pesants ainsi que du growl grassouillet, ça fonctionne, le pit se met en mouvement, doucement certes, mais oh ! il fait trop chaud ! D’ailleurs les membres d’Oldskull ne vous diront pas le contraire car niveau énergie, c’est dur! Néanmoins, les morceaux comme Insane War ou encore Soldier’s Propaganda sont bien exécutés et c’est tout ce qu’on leur demande.


Journée un peu particulière pour moi, les copains d’Iron Reagan sont présents et leur compagnie me fera manquer quelques concerts…et oui, on ne peut pas faire les guides touristiques et être devant la scène en même temps (Quand on sait qu’il faut compter au moins 30 minutes pour faire un aller/retour vers le lac…). Il est vite 17h00 et alors que nous remontons très (trèèèès) tranquillement sur le télésiège, les portes s’ouvrent de l’autre côté et les festivaliers se dirigent vers l’EMP Stage. Un petit groupe restera devant la Monster Energy Stage car Infest s’y produira à 17h30. D’un côté, vous pouviez aller sautiller sur le skate-punk hardcore punchy d’Adrenalized, de l’autre, vous faire éclater quelques neurones avec le grindcore agressif d’Infest.


PSYKUP

Pendant ce temps, les membres de Psykup prennent place sur l’X Stage. Les autruches faisaient leur grand retour en 2014 et enchaînent pas mal de dates depuis. Nous avions assisté à leur concert,  plutôt fou, lors de la Before Party Xtreme Fest et nous les retrouverons au Motocultor. Il est déjà plus de 18h quand j’arrive dans la salle remplie, le groupe achève l’excellente Love is Dead. On le sait, Psykup c’est un univers bien particulier auquel on adhère totalement ou pas du tout. Ayant débarqué alors que le set était déjà plutôt avancé, je ne rentre pas totalement dedans. Cependant, la fougue et l’excentricité de la bande fait toujours sont effet et j’entraine malgré tout mes deux confrères d’Iron Reagan et nous nous agitons sur la délirante Teacher. Julien, Milka, David, Julian et Brice se donnent, comme toujours, à fond ! Ca gueule, ça saute, ça déconne et tout ça en exécutant parfaitement tous les morceaux. Les deux américains ne comprennent pas totalement le délire mais s’amusent quand même et ne manqueront pas de me dire « la voix ressemble fortement à celle de Brandon Boyd ». Et oui, et oui… Le set touche rapidement à sa fin, Psykup nous quitte sous un tonnerre d’applaudissements.


D.R.I

18h30, je me rue vers l’EMP Stage, car les suivants, je les attendais impatiemment! Il s’agit de D.R.I : Dirty Rotten Imbeciles. Créé en 1982, c’est un des groupes phares du thrash crossover américain. Si tu aimes le punk hardcore, le thrash, le groove…et bien tu vas être servi. Le quatuor débarque et nous balance Who Am I «Who am I ? D.R.I… », les présentations sont faites en moins de 50 secondes. Bien qu’il semble un peu fatigué, Kurt Bretch, toujours coiffé de sa casquette, va assurer le chant comme il se doit. A ses côtés, le guitariste Spike Cassidy délivre ses riffs ultra thrashy avec agilité. Rob Rampy, tout sourire, semble s’éclater derrière sa batterie, assénant des coups francs et ultra punchy. Enfin, Harald Oimoen, lui, est complètement déchaîné! Le bassiste et maître du groove nous gratifie de ses plus belles grimaces durant tout le show. Dans le pit, ça se chauffe tranquillement au son de Commuter Man suivi de Snap. La chaleur est vraiment insoutenable mais cela n’arrêtera ni les musiciens ni les festivaliers qui sont emportés par cette cadence diablement punk, tchuka tchuka tchuka… Le pit devient alors lieu de guerre, ça pogote sec! Pour ma part, ce sont les morceaux comme Acid Rain, Thrashard ou encore Beneath the Wheel qui me transportent. Ces sonorités old school, thrash, crossover, aux mélodies entraînantes et où les rythmiques sont savamment travaillées, alternant entre blast beats rapides et parties plus groovy. Je m’adonne donc à une petite séance de headbanging ! L’efficacité de D.R.I est indiscutable, le groupe enchaîne les titres avec une belle énergie. On apercevra d’ailleurs Tony Foresta et George Fisher appréciant sagement le concert sur le côté de la scène. Le set défile à vive allure et le groupe s’en ira acclamé par une foule de festivaliers dégoulinants mais heureux.


IRON REAGAN

Bon, et bien nous nous étions pris une belle branlée au Hellfest, il est 19h15 , nous attendons devant l’ X Stage, c’est l’heure de remettre le couvert avec Iron Reagan et cette fois ci, c’est pour une heure de show…ou presque.
Nous persévérons dans cette ambiance thrash crossover, la maturité de D.R.I en moins peut être… mais la démence en plus. C’est avec I wont go que les américain vont amorcer le set. Un morceau incisif au refrain fédérateur qui nous plonge directement dans le vif sujet. Le vocaliste Tony Foresta et Landphill Hall, l’un des guitariste, s’étaient produit ici en 2013 avec Municipal Waste et semblent tous deux bien heureux d’être ici. Les titres vont être propulsés de façon irascible, c’est le cas avec Insanity Plea(se) ?, Cycles of Violence, Drop The Gun ou autres Miserable Failure s’enchaînent à une vitesse incroyable, on en aurait presque le souffle coupé. Les rythmes foudroyants frappés par Ryan Parrish donnent l’impulsion, les festivaliers sont possédés et le pit se transforme en champs de bataille. Pogo, circles pit, slams, headbangs, c’est l’aliénation totale. Je suis d’ailleurs complètement broyée contre la barrière, alternant headbanging et coup d’œil vers l’arrière afin de ne pas me faire exploser le crâne par un slammeur fou. C’est le jeu ma pauvre Lucette ! Mais c’est aussi ce qui est bon ! Marc Bronzino et Phill nous balancent les riffs thrash et puissants tout en courant de part et d’autre de la scène. Rob Skotis, cet énergumène qui adore brandir sa basse, bondir partout et s’adonner au headbanging intensif est en forme et… bourré, il nous offrira un cassage de gueule mémorable (ce qui, apparemment, lui est déjà arrivé plusieurs durant cette tournée). Une gamelle qui déclenchera les rires, aussi bien dans la foule que sur scène, Tony Foresta s’en donne à cœur joie. Ces jeunes bougres indisciplinés sont là pour s’éclater, être beaux et propres ils n’en ont rien à carrer ! Ils déballent leur bon thrash crossover coloré de punk hardcore afin d’enflammer la salle (où l’anarchie la plus complète régnera durant tout le set) et la scène quitte à tout péter, c’est le bordel, c’est indécent, mais toujours bien exécuté ! Iron Reagan adore les reprises et nous réinterprétera Don’t Treat Me de Cro-Mags. Il est malheureusement temps pour moi de m’éclipser, une interview avec Ensiferum m’attend… (que vous pourrez retrouver très prochainement)… Vivement la prochaine!


7  SECONDS

20h15, l’EMP Stage est animée par la présence de 7 seconds. Ce groupe de punk s’est formé en 80 et rassemble aujourd’hui pas mal de fans (ici aussi pour The Exploited). Ne pouvant me cloner, je n’ai malheureusement pas pu assister au show mais les échos furent positifs.


CANNIBAL CORPSE

21h15, les festivaliers s’attroupent au pied de l’X Stage se préparant à une destruction massive de la salle. Ce sont les américains de Cannibal Corpse, qui vont investir le plancher. J’y vais tout en sachant que je n’y resterai pas, le brutal death ce n’est pas vraiment ma came (hormis quelques exceptions). De plus, c’est LE groupe bourrin que l’on voit partout et souvent (trop ?), ils étaient au Hellfest et dans notre ville rose il n’y a même pas un an. Ils ont cependant un grand nombre de fans qui ne se sont pas fait prier pour venir et sortiront sans doute ravis de cette énième show. Scourge of  Iron retentit, suivie de Demented agression et Evisceration plague. Du gros blast, balancé par Paul Mazurkiewicz sans préambule, autant y aller franco ! Les riffs techniques joués par Rob Barrett et Patrick O’Brien sont bien gras et lourds, la voix de Georges Fischer est au poil, comme toujours. Alex Webster est à la basse exécutant des accords que l’on ne distingue pas. Quand on a un groupe de brutal death avec un son hyper dense, et bien, quand le son est mauvais, on obtient une bouillie auditive… Ça me fait mal aux oreilles et visuellement, on sait à quoi s’attendre: un spectacle de moulins à vent incessant, des cheveux et un gros cou qui impressionne toujours autant. Adieu ! Enfin non, à la prochaine…


THE EXPLOITED

22h15, ils étaient très attendus et la foule est réunie en masse au pied de l’EMP Stage, attendant l’arrivée d’une des légendes du punk: The Exploited. Le groupe écossais créé en 79 est une référence en matière de punk, même si avec le temps, leur musique s’est faite plus violente avec parfois des sonorités thrash voire hardcore. Le chanteur et membre fondateur Wattie Buchan débarque, à 59 ans et après avoir eu quelques soucis de santé, toujours coiffé de sa fameuse crête rouge. C’est son frère, Wullie qui assure à la batterie, Irish Rob est à la basse  et Matt Mc Guire à la guitare. Le quator semble heureux d’être là envoyant des classiques de l’album culte Punk’s Not Dead de 81 comme Dogs of War, Exploited Barmy Army ou Cops Car. Les festivaliers sont ravis et s’éclatent, le pit est vite embrasé. Une réaction vive qui s’explique sans doute par la présence de ces grands messieurs, pour ma part c’est trop mou, je décide d’aller me poser avant le prochain concert, choix judicieux étant donné qui les éclairs et la pluie se sont invités quelques minutes plus tard.


ENSIFERUM

Il est 23h15, le public est nombreux devant l’X Stage pour accueillir Ensiferum. On peut le dire, les finlandais sont un peu les ovnis du festival. Comme avec Black Label Society la veille, pas de musique extrême, si ce n’est extrêmement festive. Ensiferum, c’est pour moi le meilleur groupe de viking, folk metal, leur album éponyme ainsi qu’Iron m’avaient réellement conquise. Les autres réalisations étaient plus fades et redondantes et si on peut dire que From Afar est un bon album, c’est aujourd’hui, 20 ans après, que le groupe me fait plaisir avec One Man Army. Voila donc les viking qui s’installent, devant le beau back drop et accompagnés par le son de March of war, l’intro de ce dernier opus. Album dont les titres ravageurs nourriront essentiellement la setlist. Les spectateurs sont là, les acclamant les yeux grands ouverts, prêts à s’en prendre plein la figure. Ni une ni deux, Janne Parviainen fait claquer la double pédale, Axe of judgement explose pendant que les autres musiciens se lance dans une séance de headbanging parfaitement synchronisé. Petri Lindroos (chant et guitare) et Sami Hinkka (chant et basse) sont les deux grands showmen du groupe et ils s’assureront d’attiser le public. Markus Toivonen (chant et guitare) se donne également à fond, seule Emmi Silvennoinen, derrière son clavier, semble se faire littéralement chier… (Je me demande pourquoi ils n’ont pas gardé Netta Skog qui l’avait remplacé et qui excelle sur scène) Dans le public les bras se lèvent, on frappe tous dans nos mains “wohhhhhh oh oh oh woooh oh oh oh”, on est parti pour faire la fête dans une ambiance chaleureuse. Le jeu de light est également très beau. Les titres défilent, les artistes envoient la sauce. C’est de la folk, oui, mais il y’a des gros riffs bien pêchus et du blast beat de bourrin. C’est ce que j’aime chez Ensiferum, ce côté violent, le petit truc en plus qui vient vous chatouiller l’estomac. Je vais néanmoins regretter les titres que j’adore comme Iron ou Tale of Revenge (oui je suis colère !) c’est vite oublié, après tout, nous avons la chance de les avoir à l’Xtreme Fest pour une heure (seulement). Le public bien excité pourra se lâcher sur le rythme endiablé de Two of Spades et sa partie disco, “ouuuuh! ha! ouhhh ha!” c’est n’importe quoi, c’est délire! Un petit coup de blast avant la fin, Ensiferum nous aura offert une très belle prestation qui me donne envie de les revoir, avec, je l’espère une set list plus orientée sur les premiers albums. Bientôt les 15 ans…qui sait?


7 WEEK

Les membres de 7 Weeks se voient contraints d’annuler leur prestation, nous auront le droit à un concert fait de tonnerre et de pluie torrentielle à la place.

Nous en profiterons pour profiter du VIP où l’ambiance fut très bonne durant ces trois jours. Il est temps d’aller reprendre des forces. A demain…

 

Auteur: Fanny Dudognon

Photos: Clément Costantino & Antony Chardon