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24 mai 2015 – Nous nous sommes donné rendez-vous, une fois de plus, à Barcelone pour un show qui promet d’être grandiose. En effet, ce soir ce sont deux pionniers du thrash metal californien qui sont réunis: Testament et Exodus. Les groupes se produisent ensemble pour une unique date française à Grenoble le 26 mai (date jumelée avec AC/DC au Stade de France) contre 6 dates espagnoles organisées par Frontline. Let’s go, direction la Salamandra 1. La prestation du 22 mai à Malaga ne s’étant pas très bien déroulée (problèmes techniques : éclairage/son et d’organisation: manque de place…) nous espérons qu’aujourd’hui tout se passera dans les meilleures conditions. Les fans sont arrivés tôt mais l’attente sera récompensée par la disponibilité des artistes qui prendront le temps de faire des photos et signer des autographes. 20h, l’entrée dans la salle sera perturbée par une organisation assez chaotique mais nous aurons tout de même la chance d’être extrêmement bien placés pour assister au show.

Le début du concert est prévu à 21h avec Exodus, nous allons rentrer directement dans le vif du sujet. Fondé en 81, le groupe était initialement composé par le quatuor : Kirk Hammet, Gary Holt, Paul Baloff et Tom Hunting. Un line-up qui a été modifié à maintes reprises, à l’heure actuelle, Tom et Gary sont les seuls membres originels. Petite déception pour certains, Gary Holt est retenu avec Slayer et sera remplacé par Kragen Lum (Heathen). Jack Gibson est à la basse depuis 97, Lee Altus (aussi Heathen) à la guitare depuis 2005. C’est à l’occasion de la sortie de leur 10ème opus: Blood In, Blood Out, qu’Exodus annonce le retour du grand Steve « Zetro » Souza au chant, qui avait participé à 6 albums et fut le 1er chanteur de Testament.
Les lumières s’éteignent, les premières notes de Black 13 résonnent et les musiciens prennent place, acclamés par la foule. S’en suit le titre éponyme du dernier opus, on est parti pour 65 minutes de pure folie. Les headbangers sont en ébullition et le quintet est dans une forme olympique. Lee et Kragen s’échangent les solos et s’unissent pour nous balancer ces riffs ravageurs, acerbes et entraînants qui vous emportent tel un tsunami. Tom frappe ses fûts avec force et précision, il fait claquer la double pédale avec une rapidité hallucinante, ça tronçonne sec ! La rythmique est doublée par la basse vrombissante de Jack, plus discret mais non moins efficace et souriant. Zetro ! Ce personnage sympathique et cette voix reconnaissable parmi tant d’autres, éraillée, agressive, puissante. Vraiment ravie de ce retour. Exodus va nous offrir un set de malade mental mariant, entre autres, les nouvelles compos aux morceaux de l’album culte Bonded by Blood. Un équilibre parfait alliant old et new-school, du thrash comme on l’aime: débit ultra rapide, violence, punch, technique irréprochable, une recette absolument efficace. L’échange entre le groupe et le public se fait naturellement, poings levés, brisage de nuques et refrains repris à l’unisson. Piranha, Salt The Wound, Body Harvest... la fabuleuse The Toxic Waltz et son refrain fédérateur qui vous invite à festoyer dans le pit: “Everybody’s doin’ the toxic waltz, kick your friend in the head and have a ball, come on and do the toxic waltz and slam your partner against the wall”. Les titres se sont enchaînés à vitesse grand V avec un son fort mais plutôt bien équilibré, mais c’est aussi ça le thrash,  une explosion auditive. Exodus a littéralement mis le feu à la Salamandra sans s’essouffler, clôturant le concert sur Strike of the Beast. Simplement MA-GI-STRAL ! Un groupe à voir et à revoir, on les retrouve le dimanche 21 juin sur la Main Stage 2 du Hellfest.

Le public est maintenant bien chaud pour accueillir Testament. La scène est habillée d’un chouette décor, immense back drop, pentagrammes…la totale. Le dernier album  studio, Dark Roots of Earth sorti en 2012 était suivi de la tournée Dark Roots of Thrash dont vous pouvez retrouver un DVD/CD live. Aujourd’hui, les thrashers californiens reviennent pour la partie II de cette tournée. Petit rituel obligatoire, un roadie vient «purifier » l’espace avec quelques bâtons d’encens. Puis, la pénombre s’installe, une sirène retentit pendant que des spots de lumière rougeoyante balaient la salle et que les musiciens apparaissent, chaleureusement accueillis. Crissements de guitare, et là…bim, Gene Holgan assène les premiers coups de baguettes et les accords d’Over the Wall fendent l’air. Un démarrage en force qui va mettre tout le monde d’accord. Armé de son micro guitare, Chuck Billy hurle alors «Let’s Rise uuuuuup», face a un public ultra réceptif: les mains se lèvent, les voix s’élèvent entonnant des « hey hey hey hey » et le refrain est repris en chœur. Il a du coffre ce Chuck et son charisme est indiscutable, un vrai showman. A ses côtés Alex Sklonick et Eric Peterson manient leurs guitares comme personne, alternant entre gros riffs bien lourds et mélodies hyper techniques. Le bassiste Steve DiGiorgio impressionne, passant de la 3 cordes à la 6 cordes avec une facilité déconcertante. L’inépuisable Gene envoie du blast beat à toute allure faisant presque fumer ses fûts: tchuka tchuka tchuka ! Testament nous délivre une setlist variée, avec des incontournables comme The Preacher, The New Order ou bien Into The Pit. Dans le pit, l’ambiance est à son comble, pogos, slams, headbangs, c’est excellent ! Le bon choix des titres, la qualité d’exécution, et la puissance sonore sont doublés d’un jeu de lights absolument magnifique, faisant de ce show une pure arme de destruction massive. Chuck, qui joue avec son pied de micro, se donne à fond, échangeant avec le public et le sourire aux lèvres. Alex le prodige, vient flirter avec nous en bord de scène, délivrant ses riffs plus incroyables les uns que les autres et lançant quelques regards aguicheurs. Le final se fera sur The Disciples of Watch. Un spectacle tout simplement parfait, un de ceux qui font battre votre cœur plus vite que la musique, qui vous font frissonner et qui vous transcendent par la beauté et la force. Merci Testament !

Ce concert sera probablement l’un des plus beau de l’année, complètement fou. Ces musiciens sont parmi les meilleurs, bourrés de talent mais aussi adorables et plein de respect pour leurs fans. Merci à Testament et Exodus pour cette belle leçon de Thrash et d’humanité.

Auteur: Fanny Dudognon

Photo: Archive Thorium Magazine