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29 Janvier 2015 – Le 30 novembre dernier Noiser se voyait contraint d’annoncer l’annulation du concert de Sólstafir. Beaucoup avaient été déçus mais heureusement la date est reportée et se réalise à peine 2 mois plus tard. Pour le coup, la Dynamo affiche complet ! Et oui, ce concert était très attendu. Pour l’occasion, les islandais seront accompagnés des Nordic Giants et d’Orob. Après un concert ultra puissant et décoiffant la veille, ce soir place à la douceur.

Je franchis les portes de la Dynamo un peu après 20h, la salle est déjà dans le noir mais il faudra attendre encore quelques minutes avant que la musique ne commence. C’est alors au travers d’un décor bleuté et brumeux que je vois apparaître deux silhouettes. Deux hommes masqués et coiffés de plumes, deux créatures sorties d’un univers dont j’ignore encore tout. Venus de Brigthon, les Nordic Giants nous servent un art expérimental qu’ils qualifient de cinéma post rock claustrophobique, associant leurs compositions musicales à des courts-métrages primés. Un spectacle inédit pour ma part, les vidéos sont par moment perturbantes et la musique plutôt envoûtante, des samples agrémentés de guitare (jouée avec un archer), basse et percussions. Le climat est sombre, puissant, parfois même dérangeant, les films et les stroboscopes accentuent cet effet. J’ai souvent fermé les yeux car les flashs très puissants étaient durs à supporter, les morceaux sont tellement planants qu’on part rapidement loin… très loin ! Environ 45 minutes de prestation durant lesquelles nous avons pu entendre des morceaux tels que : Together (sublime), Glass Skinned Girl, Little Bird ou Through A Lens Darkly. J’aurais bien aimé les découvrir dans un autre contexte mais quoiqu’il en soit il faut saluer l’originalité de la performance, une véritable œuvre d’art, un voyage.

Après quelques balances c’est à 21h25 que le groupe toulousain, de black métal progressif, Orob se lance. C’est la 3ème fois que je vois le quatuor et je peux dire qu’il ne cesse de progresser. Le groupe ne va jouer que 22 minutes (mais c’est trop court !) les titres suivants : The PathwayThrough Roots and Burrows ainsi que The Wanderer. Leur musique est assez prenante, les passages calmes et planants se marient parfaitement avec les rythmiques plus rapides. Les compositions sont très bonnes ainsi que leur exécution sur scène, Yoan (batterie), Pierre-Henry (basse), Andrea (guitare) et Thomas (chant et guitare) ont vraiment assuré, je n’ai absolument pas vu le temps passer et nous sommes nombreux à l’avoir vécu comme ça. Par chance ils sont de la région, un bon moyen de les revoir souvent et surtout plus longtemps ! Merci les gars.

Le groupe islandais Sólstafir s’est formé en 1995 et leur cinquième opus Otta a vu le jour en 2014. Ce groupe se démarque par ses compositions très personnelles, au départ plutôt black métal/viking, leur style a évolué vers un post-rock métal ultra travaillé, un univers unique et magique. Une semaine avant leur venue, ils annonçaient le départ de Gummi leur batteur, remplacé alors par Karl Petur Smith pour la fin de la tournée. Ouf pas d’annulation ! Il est 22h lorsque la Dynamo se voit replongée dans la pénombre et que les membres de Sólstafir font leur entrée, acclamés par la foule qui comble la salle. Addi, le chanteur débarque vêtu de son blouson en cuir, son gilet à franges et accompagné de sa superbe guitare au bois gravé. Svabbi à la basse est coiffé de son fidèle couvre-chef et porte fièrement ses deux tresses rousses. Sæþór c’est le cow-boy de la bande, barbe Hulihee (figurez-vous que j’ai cherché), chapeau, santiags, guitare et même banjo. Seul le petit nouveau est sobre derrière sa batterie. Le décor est planté, on sait que l’on va voyager rien qu’à voir ces trois bonshommes. L’intro Náttfari est suivie de Köld et de Lágnætti.  Les islandais nous emportent dans leur monde dès les premiers accords, et la voix d’Addi est simplement extraordinaire, il vit ses chansons et ça se ressent. Ce mec est capable de vous envelopper de sa douceur et à la fois de vous balancer des cris qui vous transpercent. Le maître mot de ce soir est : émotion. Musicalement c’est simplement beau, propre, technique et bien que le son soit un poil trop fort, la magie opère. Le chanteur s’amuse à parler à son public, à s’en approcher et même à le toucher (ce n’est pas pour déplaire à certaines fans). Nous aurons le plaisir d’entendre Otta, Dagmal, Svartir Sandar, Djkninn. Le groupe disparaît, puis revient pour nous délivrer deux ultimes morceaux, les ineffables Fjara et Goddess Of The Ages. Le groupe donne tout, même son âme. Waouw ! Ils s’en vont largement félicités par les spectateurs.

Merci à Sólstafir  pour cette performance riche en émotion, nous avons voyagé, nous avons vibré. Merci également à Nordic Giants, belle découverte et à Orob à qui je souhaite d’aller loin. Big up à Noiser et à la Dynamo. (Le seul bémol fut la chaleur…j’ai cru mourir).

Auteur: Fanny Dudognon

Crédit photo: Solstafir