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1er août 2015 – Ce soir Koffin Production nous offre une soirée Black Metal des plus underground pour célébrer les dix ans de Panzerfaust, tout droit venus de l’Ontario.

C’est à Nälzer de Sherbrooke d’ouvrir la soirée. On est dans le vrai Black Metal, ça se joue dans la quasi obscurité et on redouble de séquences introductives et de corpse paint. Leur musique est variée et bien exécutée, le son est assez bon ce soir et rend justice à la richesse des compostions du groupe. Une bonne ouverture en somme !

Le show continue avec un groupe qui avait fait une prestation remarquée à la quatrième édition de la Messe des Morts en avril dernier, Aversion. Les montréalais, emmenés par leur charismatique chanteuse Vena Kava distillent un Black Metal torturé et acide. Presque cachée sous son capuchon, Vena transporte le show, attire et obnubile l’œil du spectateur par la puissance et l’ambiance qu’elle dégage. Leur dernier album éponyme sorti très récemment passe assez bien l’épreuve du live.

Les québécois d’Hak Ed Damm, eux aussi découverts pour ma part à la dernière Messe des Morts brutalisent toujours autant le spectateur avide de gros son. On aura ici droit au premier mosh pit de la soirée! Le son est massif, ça joue vite et fort, Zokvist (chant) est toujours autant grimé de chaînes, bref tout y est.

Certes on m’en avait déjà parlé. Le nom de Panzerfaust avait déjà sifflé à mes oreilles de Black metalleux convaincu. Et pourtant je n’avais jamais porté l’attention nécessaire au groupe de Mississauga qui fête donc cette année ses dix ans d’existence. Conclusion: c’était un tort de ne pas avoir écouté plus tôt ! C’est ritualistique, musicalement et visuellement. Chants grégoriens en guise de prélude, encensoir, bougies… l’ambiance est posée. Le chanteur, pour accroître encore plus l’effroi de la prestation s’affuble d’un masque qui n’est pas sans rappeler celui de l’épouvantail (Scarecrow pour nos amis anglophones), ennemi de Batman. Effet réussi, quand la scène s’emplie de fumée on hallucinerait presque les monstres du personnage de DC Comics, ensorcelés par la musique. Le son est globalement bon même si la puissante voix du chanteur n’était pas toujours assez mise en avant. Pourtant Goliath (chant) n’a clairement pas volé son nom de scène. Le gars est immense, imposant et complètement dans son personnage. Du côté du public, fini les mosh pit, le moment est à l’écoute religieuse. Leur reprise survitaminée du cultissime Freezing Moon de Mayhem finira de ravir les fans. Tout ça ne serait cependant rien sans le final, majestueux, où le chanteur descend dans la foule, s’agenouille à terre et commence à se flageller avant de s’étaler sur le devant de la scène en même temps que la musique s’évanouit dans la brume des encensoirs. Magistrale.

Auteur & Photographe : Thomas Mazerolles