DSC_8898-3

Les 26, 27 et 28 novembre se tenait une des célébrations les plus attendues par la scène Black Metal underground : La Messe des Morts ! Pour les néophytes, ce festival se déroule depuis novembre 2011 et n’a cessé de prendre de l’envergure. Avec cette cinquième édition, il s’inscrit à présent parmis les plus grand événements internationaux du genre. Tout ce projet a été rendu possible grâce à Sepulchral Productions, label québécois qui a fait de la scène Black Metal québécoise sa marque de fabrique. On apprécie l’affiche qui réunit toujours des groupes de la scène locale mais également des formations de plus grande renommée venues notamment d’Europe. Cette Messe des Morts étant l’un des événements dont on m’a le plus parlé depuis mon arrivée à Montréal, je suis très curieux, et surtout impatient, de découvrir ce qu’il en est.

Comme pour les éditions précédentes, la soirée d’ouverture se déroule aux Katacombes, salle plus que propice à une introduction au monde des Enfers. Le cri de départ de la Genèse est lancé par les montréalais de Basalte, groupe assez récent mais qui n’en est pas à sa première prestation live. Leur musique a quelque chose de transportant et violent à la fois. Le guitariste et chanteur développe des capacités vocales appréciables dans le chant lourd, comme dans les passages a capela où, notamment un « Je ne suis qu’une carcasse » vient glacer le public. L’accompagnement du second guitariste au chant vient ajouter une dimension encore plus prenante au groupe. La salle est déjà bien remplie mais ce premier concert ne semble pas encore éveiller la foule. C’est ensuite à Garotting Deep de monter sur scène avec un style bien différent. Les musiques sonnent plutôt Death voir Brutal Death, et sont marqués par la puissance vocale du chanteur digne des plus grands. Un mauvais réglage de basses rend malheureusement le set un peu monotone. Dommage pour ce groupe venu de Calgary pour l’occasion.


Gevurah

 

DSC_8610

Le temps de passer au vestiaire et de prendre une bière que Gevurah s’est déjà installé sur scène. Le groupe a su faire parler de lui grâce à son premier album Necheshirion (2013, Profound Lore Records), qu’ils aiment décrire comme « un monument à ton nom, O Lucifer ». L’ambiance s’annonce comme une véritable messe noire (un comble à la Messe des Morts !), aucune lumière si ce n’est celle délivrée par trois grands candélabres. Dos aux spectateurs alors que le chanteur à genoux allume de l’encens, l’incantation débute avec le morceau Divine Ignition et la salle semble d’ores et déjà conquise. Le titre The Essence Unbound  ouvrant leur album vient ici clôturer leur set, ce sera pour moi le seul moment marquant de cette prestation. J’avoue avoir avoir été plus conquis sur album qu’en live.


Kall

DSC_8968

C’est au tour du mystérieux groupe Kall de monter sur les planches. Fondé sur les cendres de Lifelover et avec des membres d’Hypothermia (tous deux présents au festival), la formation se veut une identité musicale qui lui est propre, et non pas associée directement aux deux groupes cités précédemment. Nous sommes alors transportés dans un Black Metal atmosphérique aux consonances parfois portées vers le post rock. Les membres du groupe semblent totalement possédés par leur musique, en particulier le chanteur qui ne tarde pas à enlever sont T-shirt, laissant apparaître des cicatrices impressionnantes. Le chant emprunt de mélancolie apporte une touche supplémentaire à l’univers dépressif qui caractérise le groupe. Je suis pour ma part emporté par  En ljusare morgondag  durant plus de 10min et qui à mon sens transmet parfaitement l’univers particulier de Kall. Il est à regretter que la foule ne soit pas restée plus silencieuse pendant les passages plus « doux ».


Bölzer

DSC_9111

Bölzer. Oui ce nom seul suffit à résumer la météorite que nous nous apprêtons à recevoir en pleine face. A quoi pourrait-on s’attendre d’autre de la formation se résumant à un batteur et un guitariste chanteur ? Leur dernier album Aura  (2013, Iron Bonehead Productions) n’avait pas laissé indifférent les fans de Black/Death Metal s’intéressant aux groupes en pleine ascension. C’est ainsi que dès les premières notes de Zeus – Seducer of Hearts, les headbangers se déchainent et le pit est lancé (enfin de l’action!). Leur style mêle d’une part une sorte de mur sonore dont on ne peut réchapper, qui entre dans nos têtes et vient y semer le chaos ; et d’autre part un côté envoûtant et transportant vers une autre dimension. Le chant n’est pas sans rappeler celui de Nergal de Behemoth, tant par sa puissance que par les moments de chant clair où l’on a l’impression d’assister à l’incantation du Malin. Quelques problèmes de batteries viennent malheureusement ralentir la cadence du show mais les fidèles n’en démordent pas ! C’est bel et bien la pièce maîtresse de leur dernier album Aura, le titre  Entranced By The Wolfshook   qui fera l’unanimité dans la salle. Le duo a su imposer son Black Metal arrivé tout droit de Suisse et qui n’a visiblement pas fini de faire parler de lui.

Sur cette dernière claque musicale que se termine la Genèse de cette Messe des Morts V. La suite s’annonce des plus sulfureuse !

Auteur: Kevin Rollet

Photographe: Thomas Mazerolles