Low Roar

Low Roar

25 mai 2015 – C’est au Saint des seins que Jerkov Musiques nous avait donné rendez-vous pour une soirée tout en poésie. Au programme : Kraut rock cosmique avec les toulousains de Dona Confuse et Dream Pop onirique par les islandais de Low Roar.

Avec une heure de retard par rapport au début prévu du concert, les premières notes jouées par le trio toulousain se font entendre. C’est avec soulagement que je rentre dans la salle. Le vent d’Autant est fourbe dehors et l’envie de partager un peu de chaleur humaine se fait pressante; bien que le peu de public présent en ce début de set fait relativiser la chose. Le groupe va rapidement faire monter la température. Le trio est tout de suite à fond dans le set, enchaîne les morceaux sans transition et réussit à faire rentrer le public dans leur univers si particulier. La setlist est variée, avec 10 ans d’existence les Dona Confuse ont pu piocher dans leurs différentes compositions pour préparer un show alternant entre le planant, grâce au synthé et à la voix aux nuances mystiques du chanteur, et le dansant, aidé par le martèlement de la batterie qui donne toute leur profondeur aux sons. Ils nous livrent ce soir des morceaux comme Jupiter Love, Cosmos Edges ou le barbaresque Darken issu de leur dernier EP Beyond the Cosmos Cover. Le Saint des seins est absorbé par ce qui se passe sur scène mais le besoin de danser ne se fait pas sentir. Le bar se remplit au fil du set. A la fin de cette première partie, la salle, sans être bondée, peut se vanter d’un taux d’occupation plutôt correct pour un lundi soir de jour férié. Le groupe finit sa performance sur Ark au bout de 40 minutes, des applaudissements fournis saluent cette entrée en matière bien sympathique.

Ça va donc être au groupe de Ryan Karazija d’entrer en scène. Enfin, vu l’attente avant le début du concert, je me doute bien qu’il va falloir patienter un peu avant de pouvoir écouter les islandais …. C’est à 22h, sans aucune amorce et avec un son un peu incertain qu’ils débutent le set par le très doux Breath In. D’emblée, la configuration de la scène me laisse perplexe : Ryan, leader, chanteur et guitariste du groupe est placé non pas face au public, mais face à son claviériste, coupant ainsi toute communication avec la salle… Les musiciens vont enchaîner sans transition leurs morceaux lents et mélodiques : Easy way out, I’ll keep coming, Patience, Anything you need ou le romantique Dreamer. L’exécution est excellente, la voix puissante, travaillée, et toute en nuances de Ryan emporte la salle mais les transitions entre les chansons semblent inégales, parfois très bien amenées grâce aux sons créés par la tablette du chanteur, parfois inexistantes et donc rudes. La salle est sous le charme, je commence à me dire que je suis la seule à être gênée par ce qui est pour moi, LE problème de cet prestation : le volume. Le son est beaucoup trop fort pour qu’on puisse apprécier l’amplitude des compositions sans serrer les dents en se massant les tympans chaque fois qu’un effet un peu puissant fait son entrée. Mais encore une fois, le reste des spectateurs ne semble pas perturbé, au contraire, c’est la fascination qui emplit un Saint des seins conquis.

Au moment où je me dis que les islandais vont réussir à finir le concert sans nous décocher un regard, Ryan prend la parole en laissant carrément de côté son micro qui “sonne bizarre” pour nous remercier avec un grand sourire. Après ce petit intermède tout mignon, le groupe nous joue le titre Low Roar et quitte la scène après 55 minutes de set. C’est Ryan, seul, qui réapparaît pour une petite interprétation acoustique et intimiste de Friends Make Garbage, le chanteur se montre loquace et souriant, contrairement au reste du show. Il nous dévoile même une récente composition qui, d’après ses dires, ne figurera sur aucun album. Seule ombre planant sur cette fin de concert, quelques énergumènes dans le fond de la salle décidés à se raconter leur vie sans considération pour les musiciens et le public restant…  C’est après un dernier morceau ultra dansant et interprété par le trio au complet que se termine cette très bonne soirée au Saint des seins, après 1h20 de show.

Auteur : Anaëlle Martin

Photographe : Clément Costantino