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29 mai 2015 – C’est sous un ciel très nuageux que nous nous apprêtons à vivre cette 3ème soirée de festival et sa programmation en plein air. Aux abords de 18h30, les 5 toulousains de Red Woods, lauréats du prix Crédit Agricole 31, défendent leur place sur la scène du Port. La soirée débute donc au son de rock garage entre le chant fiévreux d’Hugo, les coups de batterie de Nathan et les cordes entrelacées de William, Erwan et Etienne. L’énergie était omniprésente sur scène mais je dois avouer avoir été moins séduite par le live que par l’album.

Sur les coups de 19h, la scène du Canal s’apprête à recevoir les californiens de Wand, venus défendre leur premier album sorti récemment : Golem. Après quelques difficultés de réglage les petits protégés de Ty Segall entament un rock garage où, entre la voix indigeste du chanteur et les slides désordonnés de guitares, je n’apprécie que la batterie. Heureusement, pour moi, au bout de quelques titres le concert va en s’améliorant.

20h, retour vers la scène du Port où la pluie s’est invitée et fait légèrement fuir le public vers les abris. The Goastt (littéralement The Ghost Of A Saber Tooth Tiger) emmené par l’artiste au lourd héritage musical : Sean Lennon et sa compagne Charlotte Kemp Muh, déploie sa pop psychédélique teintée 70’s. Le ciel bienveillant offrira même au groupe un arc-en-ciel après les vilaines gouttes, une aubaine pour ce couple hippie.

20h45 pétantes, sur une scène ornée de colliers de fleurs tahitiens et de 4 tableaux représentant l’artiste sous les traits de juif hassidique, David-Ivar (ex-voix du projet fraternel Herman Dune) salue le public et entame son concert. Avec sa guitare acoustique, son harmonica autour du cou (dont il ne se servira jamais en fait) et accompagné de son bassiste (qui l’accompagne également sur les percus et les choeurs) Black Yaya interprète les morceaux de son album City Slang. Il réalise de beaux ricochets entre les genres et les époques, l’éloignant des clichés bucoliques du folk comme lorsqu’il utilise une pédale pour un effet électrique sur sa guitare là où personne ne s’y attend. Au coeur de sa setlist se nichait une cover de Chris Isaak : Wicked Game. Amateurs ou connaisseurs, le public avait l’air conquis.

21h40. Sur la scène du Port arborant un Izia lumineux, débarque la chanteuse, dans une robe noire toute en transparence, avec tout l’énergie qu’on lui connait. Entourée de ses 5 musiciens, elle interprète les titres anglophones de ses deux précédents albums et dans sa langue maternelle, ceux du nouveau : La Vague. Nostalgie euphorique lorsqu’elle entonne Let Me Alone, mais la nostalgie s’arrête là car lorsqu’un homme du public lui criera “A poil !” elle ne manquera pas de lui répondre “C’est so 2007 ça mec !”. A l’image du concert le final sera explosif avec les morceaux Reptile et DiscoBall. La chanteuse de 24 ans est toujours égale à elle même, elle n’a rien perdu de son côté rock avec ce nouvel album et Dieu que c’est bon de la voir sur scène !

Retour vers la scène du Canal aux environs de 23h où Mac Demarco entouré de ses musiciens (basse, batterie et guitare électrique) entame le concert avec son titre à succès : Salad Days. S’ensuivent The Stars Keep On Calling My Name et Blue Boys qui ravissent ses fans en première ligne. Il fera d’ailleurs monter sur scène l’une d’entre elles qui fête son anniversaire, lui proposant de repartir en slam sur le public : proposition rejetée ! Face au public toulousain Mac Demarco a laissé paraître la coolitude qui fait sa réputation -calant sa clope sur le capodastre de sa guitare par exemple- mais rien de bien turbulent et petit à petit nous faisons comme la majorité du public nous nous dirigeons vers la scène du Port attendre le live de Lilly Wood.

C’est avec un peu d’avance sur la programmation que Lilly Wood & The Prick entrent en scène débutant avec Long Way Back, extrait de leur denier album The Fight. Cordes électriques, et arrangements électro mêlés à la voix de Nili, leur musique est toujours aussi douce à entendre. Des titres totalement inconnus s’ajoutent à la setlist, Nili nous glisse alors qu’ils s’agit des nouveaux morceaux présents sur le 3ème album qu’ils enregistrent actuellement. Vient enfin le morceau pour lequel le public toulousain est en masse ce soir, celui qui les a révélé au yeux du grand public l’an dernier suite au remix de Robin Schulz : Prayer In C. Hélas le live du groupe s’avère inconsistant. Est-ce parce qu’ils sont en phase d’enregistrement en ce moment et par la circonstance éloignés de l’exercice de scène ? Je n’ai jamais assisté à un de leur live en festival, mais en salle ils m’ont familiarisé à beaucoup mieux ! L’exercice est d’autant plus difficile après le show exalté d’Izia. Le concert se terminera avec les morceaux Down The Drain et My Best suivi d’un rappel.

Auteur : Vanessa Eudeline

Photographe : David Torres