Thorium Photography a eu la chance de rencontrer Nick Guérin de Dungeon Works Productions avant la présentation de la sélection des participants au concours En Route Vers Heavy MTL. Au menu: Ce qui nous attend cette année pour le concours, comment se déroule son organisation, et quelques aperçus des événements à venir en 2013.

Thorium Photography – Combien de groupes ont soumis leur candidature pour l’édition 2013?

Dungeon Works – L’année passée il y a eu peut-être 180 candidatures, et une cinquantaine de soumissions étaient de groupes qui ne savaient pas exactement c’était quoi, ou qui ont soumis une candidature d’un autre pays qu’on était pas prêts à accepter. C’est tombé à à peu près 125 candidatures acceptables, et il y en avait une cinquantaine qui n’étaient pas professionnelles. Cette année il y a eu à peu près 135 candidatures qualifiables et vraiment des bons groupes. On a eu souvent des scores de 8,5 sur 10, et l’an dernier on n’a pas eu autant de bons scores. C’était vraiment plus difficile de choisir les bands cette année, parce que même dans le top 20, c’est des bands qui ont eu de 8,5 à 9 sur 10. C’était de voir quel genre c’était, si on pouvait mettre ça dans une soirée avec un certain thème.

T – Le processus de sélection a été long?

DW- On a pas eu beaucoup de temps, on a eu une semaine entre le 2 et le 9 décembre pour faire la sélection. Michelle et moi, on est restés debout pas mal tard, et evenko étaient beaucoup plus impliqués cette année. Ils avaient des idées de ce qu’ils voulaient, ils ont donné un score différent à certains bands, alors il y a des groupes là-dedans que je ne connais même pas!

T – C’est donc vous et evenko qui avez fait le choix des entrées?

DW – Oui. Dungeon Works a fait le premier screening et ensuite, la liste est allée à evenko, surtout pour regarder notre top 50.

T – En rappel pour ceux qui ne sont pas habitués au concours, sur quoi sont jugés les groupes sur scène?

DW – Sur cinq choses qui sont les mêmes que l’an dernier, et un nouveau point. Les cinq premières sont la capacité musicale, la performance complète, interaction et réaction de la foule, originalité et présentation du groupe (Image, logo, son, etc.) et le nouveau point est le temps, l’efficacité sur scène.

T – Ça a été un gros problème parfois l’an dernier!

DW – Certains bands, oui. Un groupe qui n’a pas pu être jugé là-dessus a pu faire perdre des points plus tard à d’autres groupes parce que la foule était plus fatiguée. C’était pas très fair, alors je veux que les groupes soient plus professionnels sur la scène.

T – Selon toi, le battle of the bands représente quoi exactement pour la scène locale?

DW – Je pense que c’est le meilleur concours de band à montréal. J’en connais d’autres où le prix est pas visuel, où le groupe va aller en Allemagne, ou jouer à Toronto devant des gens de CMW (Canadian Music Week)… Le concours En Route Vers Heavy MTL est basée sur la musique heavy, pas juste le métal, mais le hardcore, l’alternatif, n’importe quoi qui pourrait avoir sa place au festival. Quand tu gagnes, les gens qui ont vu le groupe au fil du concours finissent par les voir sur scène au Heavy MTL. C’est clair, cohérent, ce n’est pas une valeur x en studio, avec un producteur quelconque. Le public participe et voit le résultat.

T – L’édition 2012 de l’événement a été un succès, pour une première mise sur pied. Est-ce que vous avez amélioré la formule pour 2013?

Il y a des changements et des améliorations. C’est le jeudi au lieu du mercredi, le premier de chaque mois sauf pour ce qui est du 3 janvier. C’était trop proche du temps des fêtes alors on a repoussé la date au 10 janvier, tandis que les autres dates vont être le premier jeudi du mois. Je pense que le jeudi est un peu mieux pour faire sortir les gens, c’est plus proche de la fin de semaine. Autre changement, on va annoncer le gagnant chaque soir, plutôt que d’avoir un top 5 peu importe la soirée, donc d’avoir deux finalistes issus du même spectacle comme Dark Century et Spelldown l’an dernier. Les groupes vont le savoir tout de suite après le show si ils participent aux finales.

T – Est-ce qu’on peut avoir un aperçu des juges qui vont participer à l’événement en 2013?

DW – Je ne peux pas vraiment confirmer de noms tout de suite. Je dirais qu’assez de personnes ont été contactées pour avoir un choix pour chaque soir. C’est sûr que c’est assez difficile de prévoir quelle personne contacter avant de mettre sur pied les soirées thématiques, mais en même temps, on a eu tellement de bons bands cette année, avec des horizons tellement différents. Il va y avoir des soirées cette année qui ont des thèmes plus vastes. C’est sûr que j’aimerais trouver un juge qui fait partie de chaque style, mais il peut être fan du genre, ou avoir une histoire comme journaliste. On a des grands noms connus qui ont montré un certain intérêt, et des personnes un peu plus underground que la communauté métal va connaître. Si j’ai qui je veux, on va relever la barre de l’an dernier.

T – Est-ce que le partenariat avec evenko a profité à Dungeon Works?

DW- C’est sûr que l’idée vient de Dungeon Works, on l’a présentée à evenko et ils ont tout de suite aimé le projet. Le principe était que l’événement était organisé par Dungeon Works et que evenko approuvait chaque étape du processus. On a bien travaillé ensemble. Ça a été profitable, les shows allaient bien et j’ai été capable de monter des contacts avec des gens comme Vinnie Appice (ex- Black Sabbath, Kill Devil Hill) ou Alex Skolnick (Testament), c’est des gens avec qui Dungeon Works aurait eu à faire d’habitude. C’étaient des gens qui faisaient affaire avec evenko ou BCI, et je peux pas vraiment aller piler sur leurs plates-bandes et ça m’a donné la chance de travailler avec eux. Ça a donné l’occasion de monter d’autres projets comme le spectacle de Kill Devil Hill qu’on a présenté peu après, ou une entente avec un label de jazz de Montréal pour Alex Skolnick. Du côté d’evenko, ça a laissé plus de place à la scène communautaire métal. Ils ont monté le Heavy MTL comme une ligne totalement différente de leur produit et le concours donne un lien de confiance entre les bands locaux et evenko. Ça rend l’événement moins corporatif et ça montre qu’ils ont intérêt à développer la scène plus underground à Montréal. Le concours est de plus grande qualité que les autres et, sans pointer du doigt, il y a d’autres événements qui ont tendance à exploiter les participants qui en tirent une mauvaise expérience de concours. L’an dernier, plusieurs groupes ne voulaient pas participer au concours à cause des mauvaises impressions des battle of the bands. Une fois qu’ils ont participé, ils ont trouvé ça différent.

T – Qu’est-ce qui attend Dungeon Works en 2013?

J’ai déjà trois ou quatre shows par mois de confirmés jusqu’en mai, avec un intérêt investi dans la scène canadienne indépendante. On fait rentrer des bands d’un peu partout au pays, de tous les styles de métal. J’ai continué de pousser un peu plus dans la scène industrielle comme à la fin de 2012. Le genre n’est pas très bien représenté à Montréal et il y a des groupes là-dedans qui font partie de la scène que je voudrais plus pousser. Dans les bands plus connus ou old school je suis en train de confirmer quelques spectacles de grands noms qu’on a pas vus souvent à Montréal, ou qui ont un nouveau projet que j’aimerais présenter pour la première fois. Je ne peux pas dévoiler de noms encore, mais on va suivre de ce qu’on a fait avec Kill Devil Hill, Anvil et essayer d’amener quelque chose de nouveau. En février, je vais faire rentrer un band signé de nouveau avec Century Media, Seven Horns Seven Eyes, c’est un de mes prochains shows récemment signés que je peux confirmer.

Le prochain spectacle qui sera présenté par Dungeon Works sera leur fête du nouvel an avec Slaves On Dope, Hollow, DOT, Trainwreck Architect et Through Death. Toutes les informations ICI

Auteur : Phil Mandeville

Photographe : Paul Blondé