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21 Juin 2014 – Un soleil radieux déverse ses rayons sur la vallée de Clisson et on se presse aux portes du festival. Ce soir une programmation de rêve se prépare et les guichets affichent complet. Des fans de tout âge sillonnent le site, parés de chapeaux pour les plus malins, mais de coups de soleil pour la plupart. L’ambiance est à la fête, au partage et à la boisson !

Stinky Bollocks

Ce groupe issu de la scène locale, inspiré hardcore moderne à la fois mélodique et énervé, réveille le festival en ce samedi matin. Efficaces et motivés, ils présentent leur dernier Ep composé de 5 titres et sorti en Décembre 2013. Redwan à la Basse, Seb et Titouan à la Guitare , Clément au chant et Charly à la Batterie ont mis le feu à la petite scène de ce Hellfest qui s’annonce démentiel.

Of Mice And Men

La mainstage tarde à se réveiller mais le quintet californien est là pour nous secouer avec son Metalcore. Austin Carlile, chanteur et leader du groupe, arpente la scène de long en large à la recherche du contact avec son public.  Leur dernier album Restoring Force est à l’honneur. Le public, bien que peu nombreux se donne à fond. Tandis que certains se réveillent au café, ici on attaque à la bière et en musique !

Benighted

Le groupe envahit la warzone pour l’heure du déjeuner, ou comment venir digérer en pogotant au son de la voix de Julien. Juste mélange en présentation des titres de leur tout dernier album, comme Carnivore Sublime et retour aux sources avec des morceaux tels que Slut. Le tout, sportivement soutenu par des riffs surpuissants et un très bon contact avec le public. Ce groupe force le respect par son équilibre en sonorité travaillée et sauvagerie ambiante.

Skid Row

Une bannière représentant des CRS marchant dans les rues et équipés de masques à gaz, orne fièrement la scène. On est bien dans l’ambiance du dernier opus du groupe intitulé Revolutions Per Minute. Les cinq mauvais garçons de Skid Row déboulent sur la scène, bandanas et collants «so heavy metal». Le guitariste, Dave The Snake occupe la partie gauche de la scène et captive par son sourire et ses mimiques.
Sur le morceau phare des années 90, 18 And Life, les fans de la première heure reprennent en chœur les paroles. Au rythme de morceaux poignants et mélodiques, on se laisse porter. La voix de Johnny Solinger se fait tour à tour douce ou rauque. Alors qu’il s’écrie : “We are the united world rebellion” sous un soleil écrasant, la foule lève le poing en l’air et s’agite.
Les musiciens semblent prendre littéralement leur pied sur scène ! Dave s’éclate avec le chanteur de Pantera, dissimulé en coulisses et balaçant quelques objets collants qui viendront parfaire la coiffure du guitariste à la longue chevelure. Le show prendra fin au son du morceau Youth gone wild, on agite la tête, comblé par ce morceau qui sonne définitivement comme une rebellion.

Buckcherry

Un drapeau affichant fièrement la ville d’origine du groupe, Los Angeles et une tête de mort annoncent la couleur. Alors que les techniciens finissent les derniers réglages la foule réclame déjà : Buckcherry ! Josh au chant, Keith et Stevie à la guitare, Jimmy à la basse et Xavier à la batterie entrent en scène, sourires aux lèvres et lookés façon Hard Rock ! “You like rock’n roll ?” s’écrie Josh à l’allure et au déhanché qui n’ont d’égal que ceux de Jagger. Agile, il maîtrise la scène et le public,  l’équipe s’éclate, la foule est réceptive et en redemande, la sauce prend bien ! Le son est bon, les musiciens assurent et on apprécie ce petit retour dans les 90′. “Who’s going out all night long ?” Et c’est reparti de plus belle, la foule pogote, les regards complices se croisent en partageant une bière. Après un demi strip-tease du chanteur tatoué de partout il met le feu à la scène et à la foule en hurlant : We got the biggest balls ! Avant d’entamer le morceau qui soulève l’hystérie générale Crazy Bitch. Pour finalement nous quitter sur la superbe reprise de Miss you des Rolling Stones.

We Came As Roman

Ces «Jeunes» du métal américain, débarquent comme une nouvelle vague, énergisante et entraînante ! A coups de morceaux tels que Glad you came, on rentre facilement dans cet univers qui fusionne les voix de Kyle et David à merveille. Quelques aventuriers slament dès les premières notes, on est parti pour mordre littéralement la poussière ! On assiste à un show où les musiciens confiants, sautent à l’unisson, font voltiger leurs cheveux dans tous les sens et soulèvent la foule qui jumpe à en faire trembler les murs. On redécouvre avec plaisir Hope, issu de leur dernier album Tracing Back Roots, et même si le public présent reste relativement jeune on ne doute pas de l’efficacité de ce groupe qui n’a pas fini de nous prouver qu’il est venu pour rester.

Extreme

La bannière du groupe s’élève doucement tandis que le quatuor entre en scène. Vêtus de jeans et de cuir, ils attaquent d’emblée et la foule se soulève. Nuno Bettencourt à la guitare démontre une fois de plus son talent par ses solos démentiels et son soutien vocal. Gary Cherone au micro donne tout, entre la puissance de sa voix et son jeu de scène qui l’amène à se jeter au sol, le show est total ! La frappe de Kevin Figueiredo est définitivement très hard rock et ça envoie ! Le partage avec le public est très fort, la foule reprend en cœur les paroles de Hole hearted : “There’s a hole in my heart that can only be filled by you” !! On a la banane jusqu’aux oreilles face à ce groupe dont les membres s’amusent sur scène. L’ambiance se fait alors acoustique et Nuno annonce la couleur : “I’m going to play an emotional song” ! Les mains se lèvent et les voix s’unissent une fois de plus. C’est sur une reprise de Queen, This little thing called love, que le groupe quittera la scène laissant derrière lui de nouveaux fans conquis.

Dagoba

Il est presque 18h sur l’immense site du Hellfest et on accourt de partout pour rejoindre les scènes principales qui accueilleront ce soir un programme de rêve. Alors que la foule s’agglutine de part et d’autre des mainstages, Dagoba frappe ses premiers coups de batterie. Ces français, fans de métal et inspirés de groupes tels que Pantera ou Machine Head, débarquent, hurlant et sautant d’un bout à l’autre de la scène, ils sont bien décidés à mettre le feu ! La setlist, bien qu’un peu courte, déchaîne les slammeurs et autres fans de circle pit, c’est ainsi qu’on assiste au plus fabuleux wall of death de ce Hellfest. Alors que Shawter ordonne au public de se séparer en deux, la poussière s’élève et la pression monte, les festivaliers armés de carafes de bière, chapeaux de paille ou encore bouées en plastique sont prêts à s’affronter. Au premier coup de frappe du batteur, on assiste à une scène hallucinante où les deux parties se rentrent dedans, en musique et de toutes leurs forces ! En bref un concert métal et extrême comme on les aime !

Status Quo

Il est 19h lorsque les papys du rock montent sur la scène numéro 1. Vêtus de chemises plutôt classe et de jeans, simples et dignes, ils s’apprêtent à réjouir les jeunes et les moins jeunes. Le Boogie rock’n roll des années 60 est à l’honneur ce soir. C’est avec un plaisir immense qu’on découvre que la voix d’Alan Lancaster n’a rien perdu de sa puissance et de son timbre. L’humeur est à la camaraderie, les quatre anciens et piliers du groupes se rassemblent autour du batteur, plus jeune recrue. Plongé dans une ambiance parfois country grâce à l’harmonica, le public est conquis. Le clavier résonne comme dans un vieux rade de bord de route et ça nous donne terriblement envie de taper des mains et des pieds.Le rythme est assuré, la démarche aussi, les deux grateux se retrouvent au milieu de la scène pour leur mythique jeu de balancier, tandis que les notes au synthé nous rappellent pourquoi on aime tant ce groupe. Le répertoire est satisfaisant on se trémousse avec joie sur le titre sortie en 1979 Whatever you want et le public s’embrase sur le morceau très connu You’re in the army now. C’est à contre cœur que nous quitteront ces légendes britanniques, au son de Rockin’ all over the world.

Clutch

Clutch, les têtes de file du mouvement stoner rock depuis 1990, ont donné une solide performance dans la Valley. Avec un choix judicieux de nouveaux et d’anciens titres incluant Mice and Gods, The Regulator, One Eye Dollar, Earth Rocker et une nouvelle pièce intitulée Sidewinder, ils ont soulevé la foule à bout de bras pour l’heure qu’a duré leur spectacle. Le chanteur Neil Fallon a pris comme à son habitude toute la place sur scène, porté par l’énergie de la foule autant que par celle de la musique.

Soulfly

Le groupe de métal au leader incontesté, Max cavalera, s’impose sur la mainstage 1. Le groupe prend les armes, les amplis sont ornés du superbe logo qui rappelle légèrement un bouclier. Sueur, bière et cheveux longs sont de rigueur. Le chanteur s’approche du bord de la scène comme pour provoquer son public et s’écrie : Come on friends come here, show me what you got ! Max pousse alors son premier cri, immédiatement repris par la foule dissimulée dans un nuage de poussière. Les festivaliers déchaînés, juchés sur les épaules les uns des autres acclament le groupe. Guitares lancinantes et batterie violente, le fameux groupe de Cavalera secoue l’assemblée. La setlist est parfaite et a de quoi satisfaire fans de la première heure et nouveaux admirateurs. Malgré les changements récurrents de line up, la puissance du son est indiscutable. On apprécie sincèrement les deux morceaux repris de l’époque Sepultura. Refuse/resist sur lequel le chanteur réclame un circle pit, qui lui sera offert par un public enragé qui n’a pas peur de mordre la poussière. Enfin vers la fin du show, la reprise de Roots bloddy roots nous rendrait presque nostalgiques mais les fans de pogos sont sans pitié et ne nous laissent pas de répit.

Deep Purple

Le soleil se couche sur une marée humaine qui fluctue au pied des deux mainstages. Il y a dans l’air quelque chose qui sonne comme une dernière chance de voir le groupe se produire en live. Ce groupe qui approche les 50 ans de scène et de parcours musical. Alors que Into the fire débute, on apprécie la basse de Roger Glover et la sonorité tellement reconnaissable de ce quintet toujours aussi bon dans l’instrumental. Entre notes rock et accents de blues, la foule se laisse porter. Vient enfin le moment tant attendu de l’interprétation du titre au succès monstre Smoke on the water, sur lequel on notera que la voix de Ian Gillan ne faiblit pas, même si elle se laisse entendre un peu trop rarement. Le festival est maintenant plongé dans le noir, seule la scène se détache dans une lumière jaune et le chanteur annonce : I can’t hear you ! La foule reprend alors de bon cœur : Smoke on the water, fire in the sky ! C’est avec un plaisir immense qu’on écoute Hush, reprise de Billy Joe Royal figurant sur le tout premier album du groupe sorti en 1968. Et c’est sur le morceau Black Night que le groupe saluera le public. Un goût de “pas assez” persiste et signe.

Aerosmith

C’est un Steven Tyler en grande forme et complètement dans son monde qui déboule sur la scène, trace de rouge à lèvres aux joues et look presque hippy. Pour ce concert exceptionnel, une avancée dans le public a été installée et Tyler s’en donne à cœur joie. Déchaîné et armé de son pied de micro, il exagère ses grimaces et sa présence éblouit le public. En véritable show man il mène la danse, parfaitement supporté par Joe Perry à la guitare. Il salue son public de larges mouvements de bras, se tord dans tous les sens, joue avec le cameraman qui peine à suivre le rythme, frotte son micro contre les amplis pour provoquer des larsens et nous offre ses fameux éclats de voix.
Deux heures de spectacle, une setlist très complète qui part de Back in the saddle à Walk this way en passant par Cryin‘ ou encore I don’t wanna miss a thing. L’excentrique chanteur à la voix impeccable nous impressionne, nous attire, nous captive.
La foule s’embrase pour la reprise des Beatles : Come together et célèbre à l’unisson l’anniversaire de Joey Kramer, le batteur. C’est le rappel, un final grandiose qui fera monter l’émotion ; la foule sous une pluie de confettis, face à un Steven Tyler seul au piano sur l’avancée de la scène et qui s’entête : Dream on ! Dream on !  Alors que le groupe se retire, on a encore des étoiles plein les yeux et le cœur enchainé aux années 90′.

Avenged Sevenfold

Les membres du groupe s’avancent d’un pas assuré sur une scène embrasée où trône un crâne ailé. Les premières notes inquiétantes de Sheperd of fire résonnent et M.Shadows s’avance, face au public et ouvre grand les bras comme pour signifier qu’il pourrait tous nous contenir. Zack Vengeance nous démontre une fois de plus son habileté à tenir les notes parfois poignantes, comme sur l’intro de Hail to the king, tout en étant un très bon support de voix pour le chanteur. Arin llejay, dernière recrue, fait ses preuves en tant que batteur et maintient la cadence. L’ambiance se fait plus douce sur le titre So far away, jeux de lumière violets et flammes de briquets qui flottent au dessus de la foule, on est totalement dans l’ambiance. Alors que le public est à l’écoute plus que jamais, M.Shadows déclare : Never forget this, life’s too short, so go on and have a great fucking week end ! C’est à contre-cœur que nous saluons le groupe sur le dernier morceau de cette nuit intense : Unholly confessions.

Millencolin

La warzone, se peuple petit à petit, il est presque 1h et les festivaliers ne sont pas prêts à dire “bonne nuit”. On se prépare à entrer dans l’univers punk rock des 90′ avec Erik Ohlsson et Mathias Farm à la guitare, Nokila Sarcevic au micro et à la basse, ainsi que Fredrik Larzon à la batterie. Le son de Farewell my hell, à la fois punk et proche du rock agressif, provoque la foule qui ne se montrait jusqu’alors pas trop réceptive. L’intro à la batterie de No cigar, fait jumper les fans du premier rang et un pogo commence à se former. On sent néanmoins que le public de la warzone est habitué à un son plus costaud, moins punk. Le show s’achève sur un rappel pas très convaincant avec le titre Knowledge.

Auteur: Ottavia Marangoni & Philippe Mandeville

Photographe: Antony Chardon