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18 juin 2015 – Aujourd’hui l’interminable attente annuelle touche à sa fin et laisse place à l’excitation. En effet, c’est le jour du grand départ en terre promise, ce lieu où, chaque année nous profitons de quelques jours d’évasion : à Clisson pour le Hellfest. Programme du week-end : musique, metal, punk, hardcore, soleil, rencontres, partage, rires, larmes, frissons, bières… Nous sommes donc jeudi, nous arrivons sur place et allons récupérer le bracelet qui nous permettra d’accéder au festival, le graal !  Pendant ce temps, les festivaliers fourmillent dans le camping et au Hell City Square en attendant les premiers concerts au Metal Corner. Des artistes s’y produisent de 17h à 1h et de la musique résonnera chaque soir jusqu’à 4h du matin en ce lieu.

19 juin 2015 – Premier jour de festival, le Hellfest ouvre ses portes à 10h pétantes, les festivaliers trépignent déjà devant les portes de l’enfer. Pour ma part, je me dirige vers les Mainstages, j’ai le temps d’admirer le beau décor de cette année : pelouse verte, chemins, nouveaux agencements des Temple, Altar et Valley, skate park, œuvres d’art… le site est vraiment au top, chapeau bas pour tout le travail réalisé !


BREAKDUST 

Je m’installe au pied de la Main Stage 2 pour assister au concert de Breakdust. Forts d’un passage remarqué au Metal Corner l’an dernier, les bordelais sont de retour sur l’une des scènes principales du Hellfest. Ils vont réveiller les festivaliers avec leur thrash death mélodique ultra efficace et leur belle énergie. Breakdust ça envoie, headbanging, blast et gros riffs acerbes sont de rigueur. Premiers wall of death et circle pit du week-end, la journée commence bien et l’ambiance est déjà excellente !


STICKY BOYS 

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Les Sticky Boys prennent place sur la Main Stage 1 à 11h35. Le jeune groupe parisien a de l’énergie à revendre et va mettre le feu avec un rock’n’roll pêchu et aussi beaucoup d’humour. Le trio aux cheveux bouclés se donne à fond gigotant et sautant dans tous les sens. Les good vibes se propagent dans le public, tout le monde chante et danse. Créé en 2012 et avec déjà deux albums disponibles : This Is Rock’n’Roll et Make Art, ces mecs là sont faits pour la scène, il n’y a pas de doute. Un agréable moment passé en compagnie des Sticky Boys que l’on retrouvera à l’Xtreme Fest le 17 juillet.


THE MIDNIGHT GHOST TRAIN

Rendez-vous à l’ombre de la Valley pour The Midnight Ghost Train. Le trio signé chez Napalm Records arrive avec les morceaux heavy blues du dernier album Cold Was the Ground. Les américains bourrinent des titres tels que Gladstone, BC Trucker ou Twin Souls. Steve Moss, chanteur et guitariste, alterne entre solos bluesy surexcités, riffs saturés et chant rocailleux, grinçant. La batterie et la basse tabassent non stop. Le groupe réussi à poser une ambiance, l’esprit train fantôme redneck à peine inquiétant sur les bords est retranscrit grâce aux jeux de lumière et de fumée sur scène, et bien sûr le charisme des musiciens eux-mêmes joue énormément. La Valley tremble, littéralement, le son est agressif mais la technique est parfaite, le public semble être rentré dans l’univers si particulier des TMGT, hommes de scène sortis de leur Kansas profond.


NO RETURN

Changement de scène et changement de registre avec No Return sur la Main Stage 2. Du bon gros son, du thrash, du death, en veux-tu en voilà ! Il est 11h40, le soleil commence à taper et ramollit un peu les troupes. Cela n’empêchera pas les frenchy de faire une très bonne prestation, les mélodies vont et viennent au rythme des blast beats puissants. Les fluctuations entre chant death et chant clair sont bien maîtrisées et les membres de No Return ont une belle présence scénique. Le son manquait cependant de finesse, la batterie était trop forte rendant le tout un peu trop saturé.


SYLOSIS

La chaleur se faisant fortement ressentir, je me trouve un petit coin à l’ombre en face de la Main Stage 2, d’où j’apprécierais parfaitement le set de Sylosis. Les anglais débarquent vers 12h50 bien décidés à envoyer du pâté et défendre leur tout nouvel album Dormant Heart. Leur musique est un mélange de thrash, de heavy et de prog, de la technique et de la puissance. Le chant et la présence de Josh Middleton sont incroyables. La frappe sèche et assurée d’Ali Richardson donne le tempo doublé par la basse de Carl Parnell. Les riffs très techniques assurés par Josh et Alex Bailey, alternant entre lourdeur et mélodies, donnent de la consistance au live. Impossible de rester statique quand on entend des morceaux comme le costaud Mercy ou le plus dynamique Leech. Dans le public l’ambiance est là, pogo et slams vont bon train. C’était excellent !


QUIREBOYS

Repassons à un style plus calme avec les Quireboys qui se produisent sur la Main Stage 1. Je ne peux m’empêcher de sourire quand je vois Spike, le chanteur, débarquer avec son fidèle bandana et son khôl noir. Le Jack Sparrow du rock’n’roll ! On peut dire que depuis les années 80, leur musique n’a pas vraiment vieilli, du bon hard rock sur lequel on peu remuer en compagnie de ses potes. Leur set durera 40 minutes, le public semble apprécier ce moment de convivialité en compagnie des Quireboys.


TWITCHING TONGUES

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Arrivée sous le soleil de la Warzone je constate deux choses: l’herbe est encore verdoyante et l’espace est loin d’être bondé. Pour l’herbe ça va changer dans les jours à venir, pour le faible taux d’occupation on peut l’expliquer par le fait que les Twitching Tongues ont un univers assez unique auquel il faut savoir s’adapter. Les californiens entament leur set par Eyes Adjust et son riff d’intro très théâtrale, on enchaînera sur World War V, puis un extrait de leur futur album Disharmony, le récemment réenregistré Loveless Nightmare ou encore In Love there is no Law. Le son n’est pas au top et les musiciens prennent deux minutes en milieu de set pour tout checker… Pourtant la voix de Colin Young, chantée en claire est au poil. Le groupe exécute sans fausse note leurs morceaux à l’atmosphère bien chargée, à mi-chemin entre un vieux midnight movie bien barré et une bande son de film d’exploitation qui en fait trop, c’est tout un délire qu’il faut aborder vous dis-je ! Pas de grande électricité dans le pit mais les connaisseurs, eux, rentrent immédiatement dedans. Malgré les désagréments techniques, la prestation reste excellente.


WE ARE HARLOT

We are Harlot c’est le groupe de hard un poil glam formé par l’ancien chanteur de Ask Alexandria : Danny wortsnop et de Jeff George, ancien guitariste de Sebastian Bach. Le groupe déboule sur la Main Stage 2, jeans slims et foulards en bannière, promettant un chaud digne des meilleurs artistes opérant entre 85 et89, le kitsch en moins. Ils vont piocher dans leur unique album éponyme pour enchaîner balades tout en vocalises, solos de guitare prenants, et sons plus punchy où on sent un batteur bien à fond dans sa prestation. Les américains rentrent sur Denial et enchaînent sur des morceaux tels que Easier to Leave, The One ou le plus connu Dancing on Nails avant de nous quitter sur One more Night. La prestation est bien réglée, musicalement aucun soucis mais je dois avouer que niveau show je m’attendais à plus… Les musiciens restent enfermés dans un entre-soi qui éloigne le public et niveau charisme et énergie, bien que l’ombre de Steven Tyler plane sur la performance, WAH est très loin d’égaliser.


TRUCKFIGHTERS

Il est temps d’aller visiter d’autres contrées et de se rendre sous la Valley. Le nouvel agencement de cette scène est vraiment appréciable, l’espace y est largement plus respirable et l’écran permet à ceux qui préfèrent rester à l’extérieur de visionner le show. Les suédois de Truckfighters sont sur scène. Je n’ai pas grand-chose à dire en fait, le show était tout simplement excellent, propre, avec un son de bonne qualité. Une des crèmes du stoner rock, Truckfighters ne déçoit pas avec des morceaux comme Desert Cruiser qui met tout le monde d’accord. Cette guitare aux riffs lourds barbituriques avec ce qu’il faut de fuzz, un son qui crépite agréablement dans mes oreilles. Ozo, Dongo et Poncho s’agitent, animant le plateau pour le plaisir de nos yeux. Superbe concert !


GODSMACK

Sur la Main 2 on retrouve Godsmack pour leur premier passage au Hellfest. Les américains arrivent avec un album produit en 2014, 1000hp entrant d’ailleurs sur le morceau éponyme, survolté. Mais c’est avec leurs titres plus anciens, que le public connait par cœur, qu’ils chaufferont réellement les fans. Cryin’ like a Bitch, Awake, Keep away, Voodoo ou Wathever, des titres coup de poing, simples et efficaces exécutés avec une énergie folle, pour les gens que ce style touche, ça envoie sec. Grosse ambiance d’ailleurs, moshpit, circlepit, wall of death, on était nombreux à attendre de voir le groupe en live et l’énergie dégagée par la prestation ne nous déçoit pas…  Le chanteur Sully assure le rôle de MC, on retrouve la voix des enregistrements, quelques défaillances parfois dans la puissance, compensées par la bonne humeur communicative des garçons. Le groupe est taillé pour la scène, ça se sent. Le live se termine par un très attendu I Stand Alone, repris par tous, et des applaudissements fournis pour remercier les américains de cette très bonne prestation.


BILLY IDOL

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C’est parti sur la Main Stage 1 avec Billy Idol. Si vous n’avez pas connu les 80’s: séance de rattrapage ! Le chanteur va enchaîner des titres cultes pendant 1 heure,  Postcrads From the Past, Dancing with Myself, Flesh for Fantasy, Rebell Yell ou White Wedding, repris par un public de connaisseurs. Le set va pourtant me laisser sur ma fin, déjà l’artiste pêche un peu au niveau de la voix, frôlant très souvent l’extrême limite de la justesse et manquant clairement de puissance… Ensuite, l’interprétation est molle, et ça se traduit au niveau du public, les morceaux d’habitude pêchus et dansants laissent le pit de marbre. Les titres sont rallongés par des parties instrumentales travaillées, et là je tiens à noter la performance de Steve Stevens gros technicien de la guitare qui avait notamment bossé sur Dirty Diana de Michael Jackson. Pour le coup niveau gratte il y a de quoi impressionner, les solos débordent d’énergie et de rapidité, une grosse leçon. Une partie des spectateurs adhérent au concert, moi qui n’ai malheureusement pas une grosse histoire avec le chanteur, je ne rentre pas dans le show.


SODOM

17h40, retour devant la Main Stage 2 sous un soleil toujours ardent. Anthrax, l’un des membres du Big Four Of Thrash made in USA s’est vu contraint d’annuler sa prestation quelques semaines avant le festival. Le groupe est donc remplacé par son cousin du Big Four allemand : Sodom. Déçue de ne pas voir les américains certes, mais ravie de ce substitut. Alors qu’un jeune homme plus tout à fait dans son état normal hurle « Lemmy » (ça c’est pour plus tard !), le set démarre sur Among The Wierdcong. C’est bel et bien Tom Angelripper, fondateur et seul membre originel, qui assure toujours autant au chant et à la basse. A ses côtés Bernd Kost nous délivre les riffs ultra thrashy des incontournables Sodomy and Lust, City of God et Agent Orange. C’est Markus Freiwald qui envoie du blast à gogo derrière ses fûts. Un son imparfait et un public quelque peu endolori par la chaleur mais une très bonne prestation de ce groupe légendaire, avec une reprise assez fun de Surfin’ Bird, une chouette leçon de thrash.


MOTORHEAD

Cette fois-ci c’est réellement Lemmy que l’on va retrouver sur la Main Stage 1, un peu après 18h30. Aujourd’hui si l’on veut apprécier le show il faut aborder la chose d’un point de vue différent. Le Motörhead super énergique qui joue toujours hyper fort devient un Motörhead plus soft, plus groovy. Les 70 ans de Lemmy sont là, il faut composer avec son temps et ça ils le font consciemment et brillamment. Les tubes comme Shoot Me In Back, Ace Of Spaces, Orgasmatron, Overkill sonnent différemment mais restent néanmoins aussi efficaces. Nonobstant une mine fatiguée, on sent que Lemmy veut bien faire et ses confrères Wizzö et Mikkey assurent. Ce dernier nous fera d’ailleurs une fois de plus un solo à couper le souffle, bluffant ce Mikkey Dee !  Une légende qui vieillit reste une légende, un peu tristounet de voir notre Lemmy international dans cet état mais congratulons sa présence et sa résistance.


ARKONA

Arkona, ce groupe de Pagan russe qui nous emmène très loin grâce à ses compo travaillées, ses instruments traditionnels et surtout la voix puissante de la chanteuse Masha. L’introduction du set laisse déjà rêveur, psalmodies mystiques en russe et entrée du groupe sur l’énergique Yav’. Très vite la meneuse déchaînée va enchaîner voix claire d’une belle justesse et voix criée sur des morceaux comme Goi, Rode, Goi, Serbia ou Zakliatie. Quand le son de la flûte résonne pour Slavsya Rus! la Temple, un peu timide en début de set, va se laisser submerger par l’énergie du groupe. L’ambiance monte sous la tente et on aura même un joli wall of death sur Stenka na Stenku, morceau qui m’impressionnera toujours par son mélange habile de matraquage de batterie, de gros riff bien bourrin et de « laï laï laï » festifs… C’est sur une interprétation survoltée de Yarilo que la performance se termine, le public est remonté à bloc, les applaudissements retentissent sous une tente pleine à craquer. La formation a tout donné mais s’arrête quelques instants pour remercier chaleureusement le public du Hellfest. Leur excellente prestation, qui transpire une énergie folle, avec une technique presque irréprochable et une immense sincérité, est pour moi à souligner pour ce premier jour de festival. Une expérience à revivre !


ENVY

Dans la Valley, les japonais d’Envy vont créer une ambiance onirique et destroy, mélange d’ukiyo-e et d’ultra violence à la Takashi Miike avec leur rock d’ambiance-screamo aux envolées lyriques. Grâce à leurs compositions aux accents planants, au travail léché des lumières et à l’interprétation habitée de Tetsuya, au chant et au clavier, le groupe capte le public dans une sorte de bulle coupée de la réalité du festival, et du bordel ambiant. L’exécution des morceaux est sans faute, bien que j’ai parfois du mal avec le réglage du son, trop saturé et beaucoup de basse par moments. Avec des titres comme A Warm Room ou Footsteps in the Distance, que les musiciens se plaisent à faire trainer en longueur parfois, entièrement interprétés dans leur langue maternelle, les musiciens ont réussi à régaler le public présent sous la tente pendant prés d’une heure. Un très bon moment malgré quelques longueurs.


LAMB OF GOD

On passe sur la scène voisine à 19h40 pour Lamb of God (show permuté avec Five Finger Death Punch). Randy Blythe est ses musiciens grimpent sur la scène et nous balancent d’entrée de jeu Desolation. On ne fait pas dans la dentelle chez Lamb Of God ! Pendant une heure nous allons nous prendre leur son en pleine face, un succulent mélange de metalcore, thrash, groove et death metal, vlan ! Les riffs dévastateurs sont assurés par Mark Morton et Willie Adler. Les vibrations de la basse de John Campbell retentissent en diable et Chris Adler…Chris, ce dieu de la batterie, enchaîne fervemment les coups de double pédale et fait résonner ses fûts avec force et une aisance hallucinante. Le groupe nous livre en exclu 512 et Still Echoes extraits du prochain album (24/07/15) Sturn und Drang. Pendant ce temps, c’est l’euphorie dans le pit, pogo, headbangs, slams, Lamb Of God enflamme littéralement son public. Randy, cet inconditionnel frontman réclame le plus gros circle pit du festival : « It’s gonna be fucking legendary ! ». La foule démarre au quart de tour au moment où retentissent les premières notes de Redneck. C’est la guerre ! Le set s’achève sur Black Label, tac tac tac tac …. On se lâche, on se déboîte la nuque… Je viens de me prendre une énorme claque !


ALICE COOPER

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Alice Cooper c’est la grosse claque de ma soirée ! Il est 20h45, le chanteur débarque du haut de ses 67 ans, avec une grosse équipe de musicos – 3 guitaristes dont la très blonde et très talentueuse Nita Strauss comme lead guitarist – des tubes connus de tous et un show toujours aussi impressionnant. Entrée des américains sur Department of Youth, le backdrop hypnotisant habille le fond de la scène avec les yeux cerclés de noir représentatif du visuel de l’artiste. Sur scène : poupées vaudous revisitées et batterie surélevée. Alice arrive, costume rayé noir et rouge pour coller à son esthétique gothico-kitsch, je ne vais pas détailler chaque changement de tenue mais les costumes suivront ses thèmes de prédilection du savant fou au sorcier en passant par le malade d’hôpital psychiatrique, classique donc. Une voix d’outre-tombe retentit et là le public comprend : ça va envoyer! Les musiciens sont à fond et le chanteur ne fait pas une fausse note, l’interprétation est même plus puissante que sur les enregistrements en studio. Les morceaux plus cultes les uns que les autres vont s’enchaîner : No more Mr Nice guy, Under my Wheels, I’ll Bite your face off, Dirty Diamonds, Hey stoopid, Welcome to my Nightmare, Go to Hell… La setlist elle aussi est impressionnante. Les transitions entre les titres, étendues à cause des préparations et changements de tenue en backstage, passent sans problème grâce aux performances et solos des musiciens, aussi excellents que le chanteur. Le show est millimétré et la tension ne redescend pas, pas plus que l’énergie du groupe présent sur scène. Quand on parle de la mise en scène, le spectacle prend toute son importance: entre le Frankenstein  de 2 mètres, la camisole, l’nfirmière-danseuse maquillée en Santa Muerte et la guillotine, Alice nous a sorti le grand jeu. On finit le concert avec le combo : I Love the Dead, I’m Eighteen et l’attendu Poison. Les interpretations endiablées laissent bien sûr la place à un rappel … Et c’est avec  School’s Out, agrémenté d’une reprise de Another Brick In the Wall et où les cris du public remplacent les choeurs  d’enfants, que le roi des ténèbres termine ce magnifique set.


FIVE FINGER DEATH PUNCH

Il est plus de 22h15 quand arrive le tour des américains de Five Finger Death Punch d’investir les planches de la Main Stage 2. Cette grosse machine de guerre américaine, propose un metal dit alternatif s’inspirant de divers styles, heavy, thrash, metalcore, numetal…un groupe nouvelle génération qui a su conquérir du monde. Premier passage au Hellfest pour FFDP, qu’est-ce que ça donne ? Ca commence avec Under And Over It, le batteur Jeremy Spencer, caché sous un costume de squelette et exhibant son dentier clignotant (un peu too much non ?) nous donne le rythme. Jason Hook et Zoltan Bathory se partagent les riffs aux guitares, Chris Kael est à la basse et c’est Ivan Moody qui assure le chant. Scéniquement tout est bien, on voit que le groupe est content d’être là se donnant à fond et prenant plaisir à communiquer avec le public. Un public plutôt très jeune qui s’éclate. Pour ma part je suis déçue ! Leur son qui est hyper propre en studio me laissait penser que sur scène j’allais en prendre plein les oreilles. Que nenni, le son est mauvais… je n’arrive pas du tout à rentrer dans le show et pour couronner le tout, Ivan n’apprécie pas d’être autant éclairé par un spot et s’excite sur le préposé aux lumières. La scène sera donc très sombre pour le reste du set et la musique manque cruellement de peps, dommage.


JUDAS PRIEST

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La nuit est maintenant bien tombée sur le site du Hellfest, et c’est au tour d’un des groupes les plus attendus de cette journée de piétiner la Main Stage 1. Il s’agit bien entendu du légendaire groupe de heavy metal britannique Judas Priest. L’écran s’allume, nous entendons War Pig et les premiers accords de Battle Cry en guise d’intro. Boum ! Le drapeau tombe au lancement de Dragonaut, dévoilant les musiciens entourés par un superbe décor. Enfin le grand Rob Halfort apparait, toujours vêtu de cuir, de clous et de chaînes (malgré ses 63 ans) appuyé sur sa canne. Le chanteur lâche sa canne et s’approprie la scène, à fond dans son personnage, j’adore ! A ses côtés les musiciens sont assez mous et le sourire manque à certains, je pense notamment à Scott Travis qui semble se faire royalement ch*** derrière sa batterie. Heureusement, le jeune Richie Faulkner (remplaçant de K.K Downing), semble vraiment prendre son pied avec sa guitare et nous gratifie de son sourire et de sa vitalité. Glenn Tipton à la guitare et  Ian Hill à la basse sont plus calmes mais leur jeu reste néanmoins excellent. Les titres légendaires et d’autres plus récents se suivent, Metal Gods, Halls of Valhalla, Turbo LoverRob exhibe fièrement ses tenues, plus extravagantes les unes que les autres, cuir à gogo et paillettes, sur certains ça serait kitch, sur lui c’est la classe. Les mélodies et les refrains font toujours leurs effets, dites-moi que vous n’avez pas ressentit un petit quelque chose ? Vient le moment de Victim Of Changes, et là… oui ! Halford nous sort la note avec une justesse incroyable, woaouh… j’en ai la chair de poule et les larmes aux yeux, c’est beau ! On pourra lui reprocher de s’être reposer sur des refrains comme Breaking The Law ou Electric Eye… mais la qualité globale du set reste remarquable. La petite chevauchée de moto était évidement incontournable, il faut nous en mettre plein la vue. Judas Priest ne pouvait pas s’en aller sans nous envoyer Painkiller : This iiiis…theee…Painkilllller puis Living After Midnight. Magnifique concert, Rob Halford en forme ça fait plaisir !


SLIPKNOT

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On prépare la scène pour les gars aux masques… Pour finir la soirée c’est Spliknot qui envahit la Main Stage 2Spliknot et leur installation volumineuse (adaptées à l’espace réduit du Hellfest), leur présence impressionnante et leurs fans au taquet ! Le groupe vient présenter l’album 5: The Gray Chapter sorti en 2014, mais réussira à mélanger ces titres récents avec des morceaux plus classiques, plus attendus dans un festival de cette ampleur. Ils rentreront sur scène avec Sarcastrophe, interpréteront AOV et retourneront le public avec le génial The Devil and I. La fosse, déjà changée en zone de guerre où la lutte pour sa survie devient une des composantes de l’expérience musicale, va réellement se réveiller sur le culte Psychosocial, et surtout sur l’enchaînement presque sans pause: Wait and Bleed, Before I forget, Duality et Eyeless… Grosse grosse ambiance donc. C’est avec Spit it out que les américains quitteront la scène avant un rappel électrique à base de 742617000027, (sic) et Surfacing. Le public conquis d’avance, n’est pas déçu par la prestation, le chant est nickel, violent et rapide, les percussions illustrent le concept de mouvement perpétuel à la perfection et les guitares mettent à profit la puissance offerte par la sono du fest. Une heure et quart de concert après une journée de festival, il fallait que les garçons soient excellents pour tenir les festivaliers devant la scène … Et bien que comparé aux grosses mise en scène à l’américaine, les moyens soient plus réduits en France, le groupe ne semble avoir aucune difficulté à s’approprier le Hellfest. Le show est ponctué des interventions, nombreuses mais qui ne cassent pas le rythme de #8 (Corey Taylor pour les intimes, chanteur du groupe) qui, avec son intonation si particulière, fait partie intégrante de l’atmosphère du groupe. Il parvient d’un certain côté à retourner la tête des metlheads encore en vie en cette soirée de vendredi. Premier jour de festival qui se finit sur un show survolté et piquant. Pas de fausse note pour Slipknot au top de leur forme malgré les difficultés vécues par le groupe récemment.

Texte: Fanny Dudognon et Anaëlle Martin

Photo: Antony Chardon