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Le festival Heavy Montréal a réuni encore une fois les amateurs de musique lourde pour une fin de semaine chargée! Plus de 75,000 personnes se sont retrouvés au plus grand festival métal d’Amérique du Nord. Portrait d’un samedi à guichets fermés.

Le festival s’est tapé une ouverture psychédélique avec Eagle Tears. Le groupe gagnant de l’édition montréalaise du concours En Route Vers Heavy Montréal a pris toute la place sur la scène de l’Apocalypse et a prouvé que l’attaque de ses trois guitares est faite pour être entendue à l’extérieur. Les amateurs de musique old school auront trouvé la parfaite trame sonore à leur prochain road trip!

C’est donc sous un ciel bleu et un soleil resplendissant et chaud que Monster Truck entreprend son spectacle sur la scène Molson Canadian. Le grand nombre d’amateurs présent apprécie grandement la musique au style métal, rock et blues du groupe d’Hamilton. Jeremy Widerman et Jon Harvey utilisent au maximum la très grande scène qui est déjà aménagée pour Metallica comme si c’était la leur.

Babymetal ont surpris l’audience déjà nombreuse avec leur musique alliant la lourdeur du metal et le J-Pop. Leur performance était réglée au quart de tour, du moindre mouvement à la moindre note. Voir des adolescentes se déchaîner sur scène au son des guitares à sept cordes est définitivement une des expériences les plus étranges que Heavy Montréal avait à offrir. Devant une foule aussi animée, le groupe va jusqu’à demander de répéter certaines paroles, ce qui ne fonctionnera pas du tout. Le groupe dont plusieurs doutaient a surpris jusqu’à la fin, concluant avec un wall of death!

Comme ce fût le cas lors de leurs deux premières présences au Heavy MTLOverkill joue très tôt en journée. Est-ce un symbole de reconnaissance des organisateurs envers le groupe qui roule sa bosse depuis presque trente-cinq ans afin d’attirer des amateurs en début de journée? Chose certaine, ces derniers sont présents en grand nombre et scandent le nom du groupe bien avant qu’ils se présentent sur scène. Arborant la couverture de leur nouvel album en fond de scène, ces derniers ne jouent qu’Armorist – une prenmière mondiale pour le public montréalais –  du nouvel album White Devil Armory. Ils se concentrent davantage sur les plus vieux albums en nous offrant des classiques comme Deny The CrossRotten To The Core,In Union We StandElimination et Fuck You. Malgré la courte durée de leur prestation, l’intensité est à son plus haut point autant sur scène que dans la foule comme le démontre les quelques personnes qui ont un besoin des soins infirmiers après leur excursion dans le mosh pit.

Ceux qui n’était pas rassasiés de musique thrash se dirigent rapidement à la scène de l’Apocalypse afin de voir Municipal Waste. Comme d’habitude, le chanteur Tony Foresta anime la foule avec son humour et quelques acrobaties non concluantes. La foule hyper compacte n’est gère dérangée par ce faux pas, car elle est trop occupée à faire du crowd surfing ou bien à s’assurer que ces derniers ne leur tombent pas dessus! Voulant toujours se démarquer des autres, Tony demande même à la foule de faire des circle pits autour des deux arbres localisés à proximité de la scène!

Afin de reprendre notre souffle, on revient à la scène Molson Canadian pour voir le groupe finlandais Apocalyptica. Pour cette occasion, le quatuor a choisi de jouer leurs compositions les plus lourdes tout en se tenant loin de leur reprise de Metallica bien entendu. On y retrouve entre autres les reprises de Sepultura (Refuse/Resist et Inquisition Symphony) et les titres I’m Not Jesus et I Don’t Care qui mettent en évidence leur nouveau chanteur Franky Perez (Scars on Broadway, Slash). Leur interprétation au violoncelle de la musique métal avait un gros contraste avec le reste de l’affiche, ce qui n’a pas empêché le public de grandement apprécier leur performance.

Ceux qui aiment leur métal un peu plus progressif avaient très hâte de voir Voivod et leur nouveau bassiste Dominique ‘Rocky’ Laroche sur la scène HeavySnake prend bien soin d’informer la foule que c’est une journée bien spéciale pour lui, c’est en fait son anniversaire et il demande à se faire chanter bonne fête par tous les festivaliers! La prestation du groupe est encore une fois très bonne et l’on remarque une très bonne cohésion entre Rocky et le reste de la formation. Le groupe nous offre une prestation composée de classiques et de plusieurs compositions de leur dernier album (Target Earth) et termine le tout avec leur reprise d’Astronomy Domine.

C’est au tour d’Anthrax (le premier des trois groupes du Big 4 présent en fin de semaine) de s’exécuter sur la scène principale. Acclamée par la foule, la formation débute en force avec Among The LivingCaught In A MoshGot The Time et Indians. Comme par le passé Joey Belladonna est en excellente forme et ne se gêne pas pour utiliser la passerelle installée spécifiquement pour Metallica. Comme ils le font depuis la sortie de leur album Worship Music, ils célèbrent la vie de Ronnie James Dio et de Dimebag Darrell avec l’excellente pièce In The End. On remarque aussi que Jonathan Donais (Shadow’s Fall) s’est bien intégré au groupe même s’il n’est pas une bête de scène comme Scott et Frank.

Le groupe de death technique Beyond Creation prenait pendant ce temps la scène de la Forêt. Leur performance était toujours aussi solide qu’à l’habitude. Ils ont joué Earthborn Evolution, le morceau éponyme de leur album à paraître en octobre prochain sur Season of Mist. Un bel exemple de leur talent qui les a déjà propulsés loin sur la scène internationale!

Dropkick Murphys ont assumé la foule avec leur punk celtique, une performance sans faille. Ils ont depuis longtemps maîtrisé l’art de faire lever une foule avec leurs chansons accrocheuses comme I’m Shipping Up To Boston, Johnny I Hardly Knew Ya ou The Boys Are Back. Ils ont comme d’habitude donné toute leur énergie sur scène, ce qui a charmé le public et poussé quelques demoiselles à dévoiler leurs attributs… Dropkick Murphys ont prouvé que les groupes de folk metal n’avaient pas l’exclusivité sur les cornemuses au Heavy Montréal!

The Offspring, une addition surprenante et critiquée par certains, ont prouvé que les groupes punk avaient leur place sur la scène du festival. Ils ont joué l’album Smash, paru il y a vingt ans, en son entier. Les hymnes du punk rock comme Come Out And Play, Self Esteem et Gotta Get Away ont été chantés en choeur par une bonne partie de la foule, bien compacte en attendant la prestation de Metallica. 

Le festival affiche complet pour la première fois de son histoire et pour cause,Metallica est LA raison pour laquelle la grande majorité des festivaliers se sont déplacés ce samedi. C’est la seule date nord-américaine de leur tournée By Request et l’on remarque qu’il y a des gens qui viennent d’un peu partout au Canada, des États-Unis et aussi de l’Amérique du Sud pour les voir. Comme c’est le cas depuis fort longtemps, The Ectasy Of Gold annonce le début des hostilités pour ceux qui sont près de la scène. Le groupe débute en force avec les titres BlackenedMaster Of PuppetsWelcome Home (Sanitarium) et Ride The Lightning. En plus d’avoir des amateurs dans le snakepit, on retrouve aussi les gagnants d’un concours organisé par leur fan-club sur scène à chaque extrémité. James a fait un excellent cadeau à deux d’entre eux en leur demandant de présenter les pièces Sad But True et Battery. Malgré la frénésie de la foule et l’énergie dégagée par le groupe, le milieu du spectacle connaît une baisse de régime avec les pièces plus lentes comme The UnforgivenOrionOne et la nouvelle pièce Lords Of Summer. Ce n’est qu’avec le classique For Whom The Bell Tolls que la foule se remet en marche. Tout au long du spectacle, James fait afficher le résultat des votes par texto de la journée pour le choix de la dernière pièce (The Four Horsemen). Comme c’est le cas depuis longtemps (trop longtemps pour certains), la soirée se termine avec Seek And Destroy. Le seul changement est que cette fois, en plus de lancer les petits ballons de plage noirs dans la foule, le groupe lance d’énormes ballons multicolores en guise d’amusement supplémentaire. Pour la plupart des amateurs, le choix des pièces ne comportait pas de surprises, même si Orion n’est pas une pièce que l’on entend souvent. Les amateurs plus vieux diront qu’au moins il n’y avait pas de pièces plus récentes que celles de l’album éponyme. Encore une fois, Metallica offre une performance sans failles qui sera maintenant la nouvelle référence du festival!

Auteurs: Phil Mandeville, Albert Lamoureux

Photographe: Paul Blondé

Pour en savoir plus: HEAVY MONTRÉAL