14 février 2013 – Les groupes Gojira et Devin Townsend Project étaient de passage au National  pour une soirée de Saint-Valentin qui ne s’annonçait pas comme les autres. Ils étaient accompagnés du groupe sludge The Atlas Moth. Le spectacle a fait salle comble, malgré le fait que Gojira aie performé au Heavy MTL 2012.

La musique de ces derniers est lourde, avec une touche de doom metal qui n’est pas sans rappeler celui de leurs collègues et tête d’affiche de tournée par moments. Les musiciens ont répandu de l’essence de sapin sur scène, le parfum entêtant ajoutant encore à leur performance qu’on pourrait qualifier d’oppressante. Définitivement à découvrir, si ce n’est pas déjà fait.

Devin Townsend, quant à lui, était porté par son vent de folie habituel, visiblement amplifié par la journée du spectacle. Il a fait quelques commentaires sur le fait que le National se retrouve au sein du village gai de Montréal, notamment en s’exclamant : « So to prove we’re all straight let’s suck each other’s cocks! » Il ouvert son spectacle avec More! et en a rajouté avec War et Kingdom de son ancien projet solo, Juular et Planet of the Apes de l’album Deconstruction, et a montré une belle interaction avec la foule sur Lucky Animals avant de terminer avec Grace, tiré de son dernier album. Son spectacle était déjanté d’un bout à l’autre, comme il nous en a donné l’habitude, porté par ses solos de guitare flamboyants fortement appuyés par des harmonisations préenregistrées et par ses interventions cocasses.

Le clou de la soirée, Gojira, a gâté son public avec sa musique lourde et inspirée. La mise en scène était intéressante, le ciel reconstitué derrière les musiciens et d’une impressionnante effigie du logo qui orne leur plus récent album, L’Enfant Sauvage (Roadrunner Records, 2012) Le groupe a ouvert son spectacle avec Explosia, tirée de cet opus. Le chanteur Joe Duplantier a pris le temps d’expliquer le sens qu’il a donné au titre de l’album, toujours aussi ancré dans les thèmes environnementalistes, avant d’en jouer la chanson éponyme. Les spectateurs se sont laissés aller dans un mosh pit porté par les riffs lourds de Flying Whales, The Art of Dying, Oroborus e Vacuity, entre autres, et l’excellent Mario Duplantier a offert un solo de batterie comme seul un musicien si technique peut les faire. Le groupe a terminé sa performance sur The Gift Of Guilt. La performance a été impressionnante de A à Z et a encore une fois prouvé le talent du groupe. Si vous n’avez pas encore mis la main sur L’Enfant Sauvage, il serait grand temps!

Auteur : Phil Mandeville

Photographe : Paul Blondé

Pour en savoir plus : Gojira, Devin Townsend Project, The Atlas Moth