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25 Mars 2015 – Mercredi soir ce n’était pas une mais deux têtes d’affiche qui ont donné rendez-vous aux toulousains pour une soirée d’exception. Après un concert déjà sold out en octobre dernier au Metronum, Christine and the Queens était de retour à Toulouse pour nous présenter son premier album Chaleur humaine. Pour l’occasion, c’est Nach, petite dernière de la famille Chedid, qui a assuré sa première partie. Prévue à l’origine en tête d’affiche à La Dynamo, les organisateurs ont finalement préféré la faire jouer devant une foule plus compacte mais avec un temps de jeu réduit.

Sans véritable décor, Nach a fait son entrée sur scène sur les coups de 20h30 accompagnée d’un batteur et d’un pianiste/guitariste. Pendant 40 minutes elle a interprété les titres de son premier album qui sortira le 6 avril prochain. Moins connue du public que son frère ou son père, elle a néanmoins tout pour réussir. Avec sa magnifique voix et son aisance au piano elle nous a transporté dans son monde assez mélancolique où cohabitent titres calmes et musiques rythmées aux basses profondes. Même si elle semble vivre à 200% sa musique, on regrettera néanmoins la présence de légères longueurs et de mélodies répétitives. On notera une fin de set enthousiasmante. Elle y a fait chanter le public réunissant plus de 1000 personnes sur un de ses refrains et nous a amusé avec un final chorégraphié. La suite de sa carrière est à suivre de très près.

Il est 21h30 et le moment tant attendu des 1400 chanceux du soir est finalement arrivé. Sous une ovation Christine, alias Héloise Letissier, fait son apparition en arrière de scène entre ses deux 2 danseurs sur le titre Starshipper. De forts halos de lumières semblent accompagner les 3 compères vers le devant de la scène afin de débuter le show avec une toute première chorégraphie. S’en suit le titre Half Ladies avec en projection derrière les musiciens une vidéo, représentant Christine et ses 2 danseurs, parfaitement synchronisé avec leurs chorégraphies.

Le show est pour le moment identique à celui déjà présenté au Métronum 5 mois plus tôt jusqu’aux mêmes remarques faites au public qu’elle considère une nouvelle fois comme “trop attentif”. D’ailleurs, le public (trop) admiratif devant la prestation de Christine and the Queens restera très récepteur et peu souvent acteur lors de ce concert ce qui se traduit par une ambiance loin d’être à la hauteur de l’évènement.

Une nouveauté majeure viendra rapidement illuminer la scène par le biais d’un plafond de néon de couleurs qui virevoltent tels des pantins articulés au-dessus de la tête des 6 artistes. Après plus de 6 mois à tourner dans toute la France et à l’étranger, le show semble plus rodé. On redécouvre une Christine qui a gagné en assurance même si par moment on perçoit une certaine timidité lorsqu’elle s’adresse à son public. Toutefois elle n’hésite pas à improviser entre chaque morceau en reprenant en chanson le nom des personnes du premier rang pour annoncer le tube Christine ou en interprétant à capella du Bruce Springsteen ou du Michael Jackson. Elle n’hésite pas non plus à faire la pitre sur scène sans jamais trop en faire. Avant d’interpréter le tube Saint Claude, elle nous racontera très naturellement ses expériences aux Etats-Unis et n’hésitera pas à faire de l’autodérision en nous expliquant que les paroles de ses musiques n’étaient pas mieux comprises ici en France qu’aux US.

Son spectacle est judicieusement composé d’un mélange de morceaux calmes interprété tout en retenu comme la musique triste Saint Claude qui nous a hérissé les poils, et de parties housse music qui a su transformer un court instant le Bikini en dancefloor géant. Christine and the Queens c’est également un somptueux mélange de danse et de chant. Ses chorégraphies prennent une part toute aussi importante que la musique et ce grâce à la présence captivante de l’artiste et de ses 2 talentueux danseurs qui sont su par moment se mettre en avant lors de passages de break dance assez acrobatique. Les 3 musiciens, parfois dans l’ombre mais souvent dans la lumière participent également au spectacle et se laissent prendre par moment aux jeux des chorégraphies et de la surenchère corporelle.

Christine and the Queens c’est également un style musical à part entière. Elle peut même reprendre un mélange de Christophe et Keany West et créer quelque chose d’harmonieux alors que sur le papier on aurait pu penser à une blague. Son set se terminera sous une ovation du public à la fin du titre The Loving Cup. Après une courte pause, elle n’oubliera pas d’interpréter le tant attendu Nuit 17 à 52 sous une nuée de lumière de téléphone représentant une belle nuit étoilée avant de demander au public de reprendre à capela le refrain du morceau. Un très beau moment de partage où le public a su répondre présent. On peut ne pas être à 100% séduit par les morceaux de son albums et ressortir de son show conquis de la tête aux pieds. C’est le pouvoir de Christine and the Queens en live, un spectacle grandiose, autant théâtrale que musical, sobre et à la fois ultra recherché, avec une douceur, une joie de vivre et une Eloïse ultra sympathique.

On vous donne donc rendez-vous le 23 Septembre au Zénith de Toulouse, pour ceux qui n’ont pas réussi à se procurer des places pour les concerts au Metronum et au Bikini ou pour les gens qui ont envie de frissonner à nouveau devant le show Christine and the Queens !!

Auteur & Photographe: Antony Chardon