Asaf Avidan

Photo prise le 4 avril 2013 @ Le Bikini Toulouse

04 octobre 2014 – Back to Basics, par cette désignation, l’israélien à la voix d’or que l’on ne présente plus, prend ses distances avec sa tournée précédente et son brusque succès pour offrir à son public une approche sincère de la performance musicale. Un moment intimiste dont on ne peut que se réjouir.

Asaf Avidan fait son entrée sur les planches du Théâtre de l’Archipel ovationné par une salle comble, déjà les premiers “I love You” clamés par les jeunes femmes du public se font entendre. C’est en toute humilité qu’il prend place sur son tabouret et se met à gratter les premiers accords de My Latest Sin sur sa guitare acoustique, entonnant le refrain “Don’t Cry” de sa voix pénétrante. Sur le 3ème titre Maybe You Are il s’accompagne d’un harmonica en sus de sa guitare. Malgré les interdictions le public ne pourra s’empêcher de tenter quelques photos de leur idole. Plus tard il se débarrasse de sa veste et la dépose sur le porte-manteau placé sur scène. Une simple gesticulation qui lui vaudra les cris hystériques de la gente féminine. Fringué de ses emblématiques bretelles noires apposées sur son marcel blanc, il salue la salle  désormais éclairée, avant de nous demander en anglais qui a déjà assisté à ses lives, quelques mains se lèvent et il constatera un peu déçu : “just a few“. Asaf aime se raconter à son public, il évoquera celle qui a brisé son cœur, et fera rire les spectateurs de quelques anecdotes, et autres jeux de rôles, toujours en anglais. Sur les coups de 21h10 il reprend l’harmonica et les applaudissements, en rythme avec l’interprétation, donnent de l’entrain au morceau. Dix minutes plus tard il reprend le tabouret qu’il avait éloigné, “We love you” hurle une jeune femme avant de s’entendre répondre par Asaf “I love you baby”. A présent réinstallé, alors qu’il s’accroche des grelots autour de la jambe un “I love You” poussé par une voix grave masculine se fait entendre et déclenche des éclats de rire. Les déclarations d’amour vont décidément bon train durant ses concerts. Puis la musique reprend : enregistrement de riffs sur son looper, rythmes électroniques réalisés sur un pad de percussions, en musicien accompli il nous révèle toute l’étendue de son talent sous un jeu de lumière enivrant, un moment incroyable qui s’illustre autant par sa voix, l’émotion qui s’en dégage, que par la performance instrumentale. Sur les coups de 21h35 il nous apprend que l’interprétation qui va suivre, Conspiratory Visions of Gomorrah, a été traduite en français. A la fin de cette version émérite les lumières se rallument sur un public bouleversé mais toujours très reconnaissant. S’en suivra le titre Different Pulses. 

Vers 22h Asaf nous remercie et quitte la scène, avant de revenir moins d’une minute après. Les premiers accords grattés sur sa guitare acoustique ne tardent pas à se faire reconnaître par les fans qui s’enthousiasment, il s’agit de Reckoning Song. Pour terminer le rappel le jeune homme nous proposera de choisir entre Cyclamen et Love or Leave It par un vote à mains levées mais n’arrivant pas à nous départager il interprétera les deux à la suite. Cette fois il s’agissait bien du final et nous quittons le théâtre foudroyés par sa prestation aussi belle que profonde.

 

Auteur : Vanessa Eudeline

Crédit Photo : Jérôme Jacques (Archive Thorium Magazine)